Restaurés, des torques gaulois en or presque pur, confectionnés en l’an 300 avant notre ère, illuminent le musée Saint-Raymond de leur beauté. Des parures d’une grande finesse que l’on se verrait bien exhiber autour du poignet. Finement ciselés, torsadés et minutieusement ouvragés, ces objets portent la griffe des grands orfèvres de l’antiquité.
C'est l'une des pépites du musée Saint-Raymond à Toulouse. Des bijoux celtes portés par les hommes et les femmes du peuple volques tectosages au temps de Vieille Toulouse. Ces objets prestigieux en or quasiment pur ont été confectionnés au 3ème siècle avant notre ère.
Parure annulaire de cou en métal, attribut divin du guerrier ou d’une femme de haut rang, emblème de distinction sociale, ces torques gaulois racontent un morceau d’histoire et renferment encore une grande part de mystère.
Au-delà de l’esthétique, ces objets permettent de comprendre la consommation de l’or dans la deuxième partie de l’âge du fer. De connaître aussi le rôle des parures et des objets en or dans les sociétés anciennes ainsi que leur utilisation dans les rituels et sanctuaires.
Ces colliers et brassard de style exceptionnel sont d’une grande beauté. Les artisans gaulois savaient purifier l’or, une richesse naturelle qui abondait dans les rivières de la région. Un ensemble prestigieux tant au niveau du travail des décors que des techniques de fabrication très pointues.
Un ensemble découvert au 19ème siècle
L’or pur est éternel et dans l’antiquité des objets précieux étaient souvent enterrés en guise d’offrande aux Dieux.
Cet ensemble composé de 7 pièces a lui été découvert au 19ème siècle en Haute-Garonne et dans le Tarn. Cinq torques ont été trouvés en 1840 dans un vase en céramique lors de l’aménagement du canal latéral de la Garonne. L’autre ensemble provient de Lasgraïsses où un brassard et un bracelet s’étaient endormis sous un cep de vigne.
Ces bijoux ont fait l’objet d’une restauration. Certains avaient été découpés en plusieurs morceaux pour leur revente. "On sait qu'il y avait sept objets qui ont été découverts, mais le découvreur les a découpés en morceaux pour en garder une partie pour lui", dévoile Louissia Da Tos, médiatrice culturelle du musée Saint-Raymond.
L’or de Tolosa, entre histoire et mythe
Le voleur d’or s’est donc fait attraper et cette petite anecdote renvoie à la légende de l’Or Tolosa, qui allie les récits légendaires au fait historique. "Avoir de l’or de Tolosa, bien mal acquis, ne profite jamais, expression devenue courante chez les Romains".
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La légende de l'Or Tolosa allie les récits légendaires aux faits historiques.
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©Corinne Carrière
Entre les mains de grands orfèvres
Dans les décors, on peut noter l’influence des meilleurs artisans grecs de la Grande Grèce ou du sud de l’Italie entre 500 et 300 av JC.
Des bijoux fabriqués certainement dans des ateliers régionaux où les maîtres artisans utilisaient plusieurs techniques de fabrication exceptionnelles. Tous ces objets sont composés de plusieurs éléments et réalisés dans des technologies très complexes. Les techniques de la cire perdue, de la torsade et de la ciselure.
Réalisés en or presque pur, les systèmes de fermoirs sont des mécanismes très pointus.
L’or matière divine
L’or en tant que matière précieuse est évoqué dans les sources écrites de César. Les objets en or servaient d’offrandes aux Dieux, des fortunes étaient déposées par les Gaulois dans des sanctuaires ou des lacs sacrés. Les experts notent la volonté dans les techniques de fabrication à purifier l’or. La couleur jaune et intense donnait à l’objet davantage de prestige.
L’or pour l’éternité
Dans de nombreuses civilisations, l’or pur renferme un aspect divin. L’or est un métal inoxydable, d’ailleurs ces bijoux qui datent de 300 avant notre ère brillent toujours de mille feux comme s'ils avaient été fabriqués hier.
L’or, symbole de l’éternel ? Certainement pour ces objets de mémoire, fascinants; comme une trace indélébile d’une civilisation disparue, mais rendue immortelle par leur présence, 2000 ans plus tard.