La direction des hôpitaux de Toulouse a présenté son plan pour sortir du mouvement de grève qui impacte les urgences depuis 3 semaines. 4 axes sont développés et une enveloppe de 4 millions d'euros sera allouée.
Depuis 3 semaines, les urgences de Toulouse ont rejoint le mouvement national : mouvements de grève et arrêts maladie impactent les services. Face à cette grogne de grande ampleur, la direction des hôpitaux de Toulouse a présenté hier un "plan de renforcement des organisations des urgences du CHU".
Tout d'abord, dans un communiqué, la direction admet l'accroissement d'activité du service des urgences "+5% chaque année" et précise que cette augmentation "est durablement constaté depuis plus de 10 ans". Ce "qui explique une charge de travail croissante et l'épuisement des équipes" selon la direction. Pour y répondre, elle développe 4 axes.
Un plan en 4 axes
Le premier prévoit de faire évoluer le projet "Marche en avant" mis en place cet été et à l'origine d' un important mécontentement chez les équipes. Il prévoyait notamment une prise en charge du patient en 1 heure maximum. mais il a été mis en place à effectif constant. La direction propose "des moyens RH" avec notamment la réintroduction du binôme infirmier et aide-soignant pour un coût de 462000 €. Elle propose aussi de "senioriser" une garde la nuit et le week-end pour un coût de 573000 €, c'est à dire assurer la présence d'au moins un médecin expérimenté.
Le deuxième axe veut rompre avec "la logique de flux". La direction souhaite mettre en place un parcours du patient aux urgences "fluide et accéléré". Pour cela, elle envisage la création d'une ligne SMUR supplémentaire et la création d'une ligne interne pour réguler les appels. En février, un patient était décédé aux urgences sur un brancard d'une crise cardiaque.
Le troisième point vise à valoriser les carrières aux urgences. A ce titre, l'indemnité "pour travaux insalubres et dangereux" qui tient compte de la difficulté de travailler aux urgences est revalorisée. Elle passe de 12.5 euros mensuels à 31 euros. La prime prévue par le "Pacte de refondation des urgences" sera aussi versée, pour un montant total de 913 000 euros.
Enfin, le dernier axe entend "renforcer l'organisation hivernale des urgence pédiatriques" et l'hôpital des enfants. Ainsi la direction propose un renfort en service de pneumologie et pédiatrie générale. Elle entend aussi revoir les mise à disposition de lits et de matériels. Des travaux pour "sécuriser les urgences pédiatriques" vont être effectués à hauteur de 50 000 euros.
Un plan à 4 millions d'euros
Au total, ce plan représente un investissement de 4 millions d'euros. La direction précise que 2,7 millions d'euros sont intégrés au budget de l'hôpital et "un effort supplémentaire de 1.3 millions d'euros dont il conviendra d'assurer le financement" précise le communiqué.
Grève reconduite à l' unanimité des participants
L'annonce de ce plan n'a pas satisfait les syndicats CGT, SUD et CFDT. "C'est loin d'être suffisant ! C'est un coup de com. Les services sont déjà à bout de souffle. Il est hors de question d'aller prendre du personnel ailleurs. Il faut embaucher du personnel à l'extérieur!" explique Pauline Salingue, déléguée CGT" en 5 ans sur le CHU c'est -260 postes. On ne va pas aller piocher ailleurs !" insiste t-elle. Elle dénonce aussi le financement de ce plan. "Les 1,3 millions d'euros seront financés par des économies sur d'autres secteur de l'hôpital. Là aussi, c'est hors de question !".
Les syndicats ne sont pas les seuls à dénoncer ce plan. "On a obtenu moins de 30% de ce qu'on demande ! Les effectifs annoncés ne sont pas pérennes, ils seront réévalués après la période hivernale. Ils n'ont pas compris à quel point on est en souffrance, à quel point on a besoin de ces postes. Nous voulons faire des prises en charge correctes et ne pas n'ont plus nous mettre en danger. La réalité est là." témoigne Amandine Maisonnier qui est infirmière aux urgences de Purpan et non syndiquée.
A l'issue de l'assemblée générale, le mouvement de grève a été reconduit à l'unanimité des participants. Ils ont assuré vouloir mener de nouvelles actions sans en préciser la nature ou les dates.