Le festival du film grolandais est de retour à Toulouse (Haute-Garonne) du 19 au 25 septembre. Les salles locales sont investies et projettent des productions inédites. Point d’orgue de la manifestation : l'émission culte de Canal+, Groland, a 30 ans.
“C’est une histoire de fous, un peu comme tout le reste”. C’est en ces termes que Benoît Delépine résume l’aventure du Groland. Débutée dans les années 90, l’émission la plus décadente de la chaîne cryptée a désormais un festival entier qui lui est dédié.
Au programme : projection de films, air guitare, expositions et autre conférence sur le “pan-vulvisme” ou encore les pinces à linge. En clair, le festival Fifigrot doit être la vitrine de “l’esprit Groland”, tel qu'il est défini par ses créateurs.
“On est toujours dans la loose”
15 ans après, “on est toujours dans la loose”, lance un brin taquin Benoit Delépine, alors que son micro subit un Larsen pendant une prise de parole. 15 ans après le début du festival, et précisément 30 ans après le lancement de l’émission Groland. Et trois décennies après, la même bande est là, toujours soudée. Au côté de Benoit Delépine, l’indéfectible Bouli Lanners.
Pourtant, à l’origine, personne n’y croyait vraiment. Et surtout, aucun d’entre eux ne pensait que l’histoire continuerait de s’écrire trente ans après avoir commencé. “Qu’on soit encore vivant c’est une surprise. Mais on ne pense jamais à l’avenir”, avoue le fondateur du festival.
30 ans après, Groland résiste
“Ce n'est pas que subversif, c’est aussi très très drôle”, assure Bouli Lanners. “C’est un humour qui me touche direct au cœur. C’est un humour surréaliste permanent, latent, qui n’est pas exprimé de manière très formelle, et qui reste proche des gens. En tant que Belge je m’y retrouve” explique celui qui est cette année invité d’honneur.
Pendant trente ans, les créateurs de Groland ont assisté aux évolutions majeures de la société. Comme l’apparition d’une forme de “politiquement correct” dans l’espace public. Un tournant qui aurait pu marquer la disparition de cette émission qui a parfois suscité la polémique. Mais pas de quoi inquiéter les compagnons de route de Groland. Droits dans leurs bottes, ils défendent l’art de vivre à la grolandaise. Preuve que “l’humour noir, l’humour décalé est toujours là”, comme l’assure Benoit Delépine.