La convention nationale des étudiants juifs de France s'est ouverte ce vendredi 8 novembre à Toulouse dans un climat tendu. Une vingtaine d'organisations pro palestiniennes ont appelé à son boycott. Les organisateurs ont découvert des affiches anonymes placardées dans la ville, les traitants de "génocidaires et racistes".
Dans un contexte de recrudescence des actes antisémites dans l'hexagone, la convention nationale des étudiants juifs de France se tient ce week-end dans un climat tendu, entre appel au boycott et ras le bol de la communauté juive.
"On en a marre"
"Contre la convention nationale de l'UEJF. Génocidaires et racistes, hors de Toulouse", peut-on lire sur ces affiches non signées placardées dans le centre-ville. Mais en dessous, les drapeaux palestiniens et libanais apparaissent clairement.
"La communauté juive de Toulouse est inquiète et elle en a marre", confie Thierry Sillan, représentant de la communauté dans la ville rose. "Pourquoi les étudiants n'auraient pas le droit de soutenir la population israélienne ? On mélange tout et on fait des amalgames. On essaye de nous mettre une cible sur le dos".
"Nous n'avons pas peur"
La convention s'est ouverte ce vendredi. Les étudiants juifs de France ont rencontré le maire de Toulouse, qui leur a apporté tout son soutien dans un tweet publié sur le réseau social X : "Ceux qui ne veulent pas des étudiants juifs sont animés par la même haine que ceux qui ont perpétré des pogroms à Amsterdam", écrit l'élu.
Derrière le légitime soutien à la Palestine se dissimule l’antisémitisme. Ceux qui ne veulent pas d’étudiants juifs dans #Toulouse sont animés de la même haine que ceux qui ont perpétré, cette nuit, des pogroms à Amsterdam.
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) November 8, 2024
L’exclusion, la violence ou une banderole annihilant… https://t.co/PwAoAKuOFn pic.twitter.com/IFaGw3qKOd
Malgré le contexte tendu, la convention s'est déroulée sans incident jusqu'à présent. Les organisateurs ont tout de même renforcé la sécurité : "Nous ne céderons pas à ce genre de tentative d'intimidation", affirme Léo Bilfeld, président sortant de l'UEJF. "Nous n'avons pas peur et nous restons ouverts au débat démocratique".
"Nous dénonçons une ligne politique"
Si les affiches placardées à Toulouse restent anonymes, le collectif Palestine Vaincra est montré du doigt. Il reconnaît avoir cosigné un communiqué avec 14 autres organisations, dont une juive, pour dénoncer cette convention, mais réfute toute action antisémite envers les étudiants.
🚨 À travers une déclaration commune, quinze organisations étudiantes, de jeunesse, antifascistes et anticolonialistes dénoncent la convention nationale de l'UEJF qui se tient du 8 au 11 novembre à Toulouse.
— Collectif Palestine Vaincra (@Collectif_PV) November 7, 2024
➡️ https://t.co/jxxuLM2WO7 pic.twitter.com/oxq1eMekGN
"Ce que nous dénonçons, c'est la ligne politique de l'UEJF", déclare Tom Martin du collectif Palestine Vaincra. "On dénonce leur soutien à une armée, qui opère un génocide à Gaza depuis 400 jours. On dénonce le fait qu'ils ont rencontré à plusieurs reprises des députés d'extrême droite lors de leurs déplacements. Il faut arrêter les amalgames. Cette campagne de calomnie ne nous fera pas taire".
Amalgame, un même mot qui revient d'un côté comme de l'autre. Deux communautés qui semblent aujourd'hui irréconciliables et pour lesquelles la date du 7 octobre 2023 a changé radicalement la vie.