En Occitanie, comme partout en France, les prix à la pompe flambent aux alentours des 2 euros. De nombreux habitants n'hésitent pas à passer la frontière en Andorre ou en Espagne pour gagner quelques centimes dans une période où la moindre économie devient nécessaire.
Depuis le début du mois de mars, des photos de pompes à essence se multiplient sur les réseaux sociaux. Les habitants de l'Ariège, des Hautes-Pyrénées, mais aussi de Toulouse (Haute-Garonne) exhibent les raisons de leur venue en principauté d'Andorre. Les cigarettes, l'alcool ne sont pas, pour une fois, la cause de leur voyage. C'est du carburant qu'ils sont venus principalement chercher. Avec la guerre en Ukraine, le prix de l'essence en France flambe, atteignant les 2 euros le litre. Au Pas-de-la-Case, il ne dépasse pas, pour le moment, 1,4 euros le litre. 60 centimes de moins qui font la différence pour le porte-monnaie de ces consommateurs.
Des économies devenues nécessaires
Du côté des Pyrénées-Orientales, on préfère passer la frontière espagnole, plus proche. Les tarifs n'y sont pas aussi avantageux qu'en Andorre. Ce qui n'empêche pas certains de venir s'approvisionner, sûrs de faire des économies faramineuses. "Je suis auxiliaire de vie. C’est une honte. On ne s’en sort plus. Sur un plein, on fait 20 euros d’économie. C’est énorme !" vitupère cette conductrice de Perpignan. "En France, ce sont des voleurs" grommelle cet automobiliste qui a passé le week-end en Espagne et a décidé de faire le plein d'essence de sa voiture et de gasoil dans un jerricane avant de revenir dans l'Hexagone.
En réalité, avec des prix aux alentours de 1,7 euros le litre, l'économie ne dépasse pas la dizaine d'euros. Une somme pourtant "pas négligeable" pour cette personne venue des Pyrénées-Orientales. "Cela devient des économies nécessaires vu l’augmentation du coût des énergies. J’ai par exemple adapté ma conduite. Avant, je régulais ma vitesse à 135 kilomètres/heure et je me suis rendu compte qu’en régulant à 130 kilomètres/heure, je gagnais un demi-litre aux cent kilomètres."
Appel à modifier la fiscalité des carburants
Une inflation du coût de l'essence qui touche tous les habitants d'Occitanie et plombe leur pouvoir d'achat, notamment dans les départements ruraux où l'utilisation de la voiture pour se déplacer n'est pas véritablement un choix. Au point que des élus en appellent au gouvernement afin de revoir la fiscalité des carburants. Le président du Conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, demande l'instauration d’une taxation flottante sur les carburants.
"Le gouvernement doit savoir renoncer à une partie de ses recettes pour soulager les Français et libérer leur pouvoir d’achat. C’est le prix à payer afin que la flambée des prix de l’essence n’allume pas un nouvel incendie social !" alerte-t-il.
En 2019, le coût de l'énergie représentait près de 9 % du budget des ménages français. Le carburant coûtait plus de 13 % de ces dépenses.