Guerre des gangs à Toulouse : les syndicats de police réclament des effectifs supplémentaires

La fusillade meurtrière de lundi soir à la Reynerie ramène dans l'actualité le problème récurrent des effectifs de police dans la ville rose. 

A chaque fusillade, à chaque règlement de compte, et ils ont été nombreux ces dernières années à Toulouse, le sujet est remis sur la table : le manque d'effectifs policiers à Toulouse. Mais à chaque fois, les plaintes des syndicats de policiers restent lettres mortes. Alors, après le scénario incroyable de lundi soir (un tireur déguisé en femme avec une kalachnikov cachée dans une poussette), les syndicats remontent au créneau. 


200 policiers de moins qu'à Bordeaux

Lorsque fin 2016, les policiers toulousains se sont mobilisés dans les rues pour faire état de leur lassitude, de leur colère, ils n'ont pas manqué de rappeler que Toulouse compte 200 policiers de moins que Bordeaux, ville pourtant plus petite et où la délinquance est moins importante.
Une situation structurelle, à laquelle aucun des gouvernements successifs ces dernières années n'a répondu favorablement. Les "annonces" politiques sont le plus souvent des artifices, les "nouveaux postes" comblant à peine les départs en retraite ou les mutations.
Sans compter que nombres de policiers sont mobilisés sur des opérations statiques (protection de lieux de cultes ou autres) et ne sont donc pas disponibles pour aller sur le terrain.

Banditisme, radicalisation, trafics

Pour l'antenne toulousaine du syndicat des cadres de la sécurité interieure SCSI-CFDT, la fusillade meurtrière de lundi soir au Mirail est un nouvel exemple d'abandon du quartier par les forces de police.
"Classé en "Zone sensible prioritaire" dites ZSP, écrit le syndicat dans un communiqué, ce quartier regarde s'égrainer d'une année à l'autre, les effectifs de police qui fondent comme neige au soleil, passant en quinze ans de 200 fonctionnaires à moins de 150 actuellement, avec dans le même temps une population progressant de plus de 70.000 habitants, au cœur d’une zone fortement impactée par la radicalisation, où le lien entre trafics divers et terrorisme n'est plus à démonter. Depuis de nombreuses années, cette ville n'a pas bénéficié des moyens matériels et humains nécessaire à endiguer l'ensemble de sa délinquance. La mise en œuvre d’un véritable plan d'action pluriannuel est impérative".


Classer Toulouse en "zone difficile"

 Le syndicat Unité SGP déplore lui aussi le manque de considération des autorités pour le travail des policiers et réclame le classement de la ville de Toulouse en zone difficile. "Unité SGP, explique Didier Martinez, son secrétaire régional, déplore une nouvelle fois que des faits de criminalité avérés et réitérés sur la voie publique, avec des armes lourdes, ne donnent pas lieu à une réelle prise en considération de la nécessité de classification de Toulouse en “zone difficile” et que la Police Nationale de cette circonscription ne bénéficie pas de conséquents renforts, quantifiés par une réelle ampleur".


Simplifier la procédure pénale

Enfin, le syndicat Alliance, par la voix de son secrétaire régional Luc Escoda, invité de France 3 le 4 juillet, a réclamé une simplification de la procédure pénale. Pour lui, "les enquêteurs croulent sous la paperasse" :

Après la fusillade de la Reynerie, le syndicat veut libérer les enquêteurs d'une procédure trop complexe.

 

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