Une vingtaine d'habitants du quartier de Paléficat se mobilisait ce mercredi contre l'installation d'une aire provisoire de grand passage. Ces riverains veulent surtout exprimer leurs inquiétudes. Selon eux, le projet de ZAC pourrait transformer cette partie de Toulouse, encore rurale, en ghetto.
Ils sont une vingtaine a être venue déployer leurs banderoles sur ce terrain agricole laissé en jachère. C'est ici, en plein coeur du quartier Paléficat, que Toulouse Métropole a décidé d'installer pour les six prochains mois une aire de grand passage provisoire.
La goutte d'eau de trop pour ces riverains qui expliquent avoir déjà "supporté" à cinq reprises l'installation d'un camp illégal à cet endroit. "Nous sommes prêts à recevoir tout le monde "précise Guillaume Noirot mais pour cet habitant du quartier, cette partie de Toulouse rurale, composée de pavillons et de nombreux champs, est en train de devenir un "ghetto".
20 000 nouveaux habitants
"Depuis 10 ans et le début du projet de la ZAC Paléficat, notre quartier est en train de se transformer", explique le Toulousain. Deux centres sociaux y ont déjà été installés. Des immeubles à 6 étages poussent un peu partout avec une grosse densité et une population souvent à très bas revenus. La future ZAC s'étalera sur 96 hectares, comptera 6720 logements et près de 20 000 habitants sur une durée de 20 à 30 ans. " Au bout de ma rue, il y a un terrain d'un hectare sur lequel va être construit 450 logements, soit 1000 nouveaux habitants d'un coup. C'est n'importe quoi !"Une fausse concertation
Son mécontentement est d'autant plus vif que Guillaume Noirot a le sentiment que les pouvoirs publics ne prennent pas en compte l'avis des habitants : "Il y a une concertation officielle au sujet du projet de la ZAC (projet qui s'inscrit dans le Boulevard Urbain Nord) mais au final nous ne sommes que des pantins. Nous demandions des petits commerces et l'on se retrouve avec un Lidl ! Il est hors de question que nous devenions un deuxième Borderouge."Contacté, Toulouse Métropole n'avait pas répondu au moment de la publication de cet article.