"Les locatiers", les entreprises de location de camion et d'engin de chantier, sont en colère. Depuis la guerre en Ukraine, ils travaillent à perte, car leurs clients refusent toute augmentation de tarifs pour compenser la hausse du prix du gazole. Ce 4 avril, ils ont organisé des barrages filtrants devant trois entrepôts de l'agglomération toulousaine.
Ils sont arrivés à 6 heures du matin. Réunis depuis quelques jours en syndicat, les "locatiers" ont décidé de mettre en place des barrages filtrants devant les entrepôts de trois de leurs clients dans l'agglomération toulousaine : Malet-Nord et Malet-Sud à Toulouse et Eurovia à Saint Jean.
"Ce matin, on a freiné les camions qui quittaient les entrepôts, on ne les a pas bloqués. Les ouvriers on les connaît, ce ne sont pas eux qui sont en cause, mais leurs patrons" explique Thomas Gomez.
Les locatiers mettent à la location des camions ou des engins de chantier (avec chauffeur) à des entreprises de travaux publics et de BTP. "Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a plus d'un mois maintenant, on travaille à perte" explique Thomas Gomez, le président du syndicat des locatiers. En cause, la hausse des prix du gazole, des matières premières aussi.
"Nous, on a vu nos frais augmenter à cause de la guerre en Ukraine, mais nos clients refusent qu'on répercute cette hausse sur nos tarifs" explique Thomas Gomez. "Certains nous ont proposé 5 euros de plus par jour, c'est ridicule, c'est du foutage de gueule" ne décolère pas ce locatier. Quant aux aides de l'Etat, elles ne sont pas suffisantes. "On nous a versé 1500 euros, avec ça on peut faire un plein un jour et c'est tout..." souligne Thomas Gomez.
L'avenir de centaines d'emplois en jeu
Pour eux, il y a péril en la demeure. "Si rien ne change, dans deux mois on met la clef sous la porte, il y a aura plusieurs centaines de salariés au chômage" avertit ce professionnel de la location de camions et d'engins de chantier.
Les barrages filtrants ont été levés à 8 heures du matin, soit deux heures de blocage.
Une rencontre avec les responsables régionaux des principaux clients des locatiers (Eurovia, Vinci, Eiffage) est prévue ce jeudi, afin de trouver une solution. En cas d'échec des négociations, les locatiers annoncent d'ores et déjà la couleur. "Ce matin, c'était un avertissement, on a laissé passer les camions. Mais la prochaine fois on bloquera complètement les camions, si nos clients ne sont pas prêts à accepter de payer plus cher leurs prestations" conclut Thomas Gomez, le président du syndicat des locatiers.