Haute-Garonne : une lycéenne mise en examen pour avoir menacé une prof qui avait évoqué le voile islamique

Une lycéenne a été mise en examen pour avoir menacé une enseignante du lycée Pierre d'Aragon de Muret, suite à des propos tenus sur le voile islamique. 
 

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Une lycéenne âgée de 16 ans a été mise en examen ce mardi suite à un déferrement devant le juge des enfants. Elle devra répondre d'outrage à personne chargée d'une mission de service public dans un établissement scolaire.
 

"Il y a eu un incident lors d'un cours, relate le recteur de l'académie de Toulouse, Mostafa Fourar au micro de Julie Valin de France 3 Occitanie. La professeure a pris l'initiative d'évoquer l'égalité homme/femme, ce qui est prévu par les programmes, ce qui est son droit bien évidemment. Le débat a dérivé sur le port du voile. Certains élèves ont contesté les propos de la professeure en affirmant que la charia était supérieure à la loi de la République".

Dans un deuxième temps, après le cours d'éducation civiquen, la professeure d'histoire-géographie, une enseignante de 54 ans, présentée comme aguerrie, a été prise à partie dans la cour de récréation. "Elle a été abordée par une des élèves, accompagnée par deux de ses camarades qui l'ont invectivée, menacée, affirme le recteur. Par la suite, la professeure s'est rendue dans sa classe pour décider de l'éloignement de cette élève. Elle a porté plainte".

Le proviseur a recadré les élèves immédiatement, a expliqué ce jeudi après-midi, le procureur de la République Dominique Alzéari lors d'une conférence de presse. Le chef d'établissement a pris la décision d'évincer la jeune fille. Plusieurs des mineurs concernés font l'objet de mesures disciplinaires.

Sept mineurs placés en garde à vue


Suite à cette plainte, sept mineurs ont été placés en garde à vue en début de semaine. Parmi eux, la lycéenne qui a proféré des insultes à l'encontre de cette professeure.

L'enquête est instruite par les gendarmes de la compagnie de Muret dans un contexte des plus tendus, compte tenu de l'attentat terroriste dont a été victime Samuel Paty, 47 ans. Ce professeur a été décapité le 16 octobre près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression.

Six mois d'emprisonnement encourus


"Le procureur de la République, Dominique Alzéari, précise qu'"au regard de sa minorité de 16 ans et du quantum encouru (6 mois d'emprisonnement), elle fait l'objet d'une mesure de liberté surveillée préjudicielle". Deux des jeunes sont poursuivis pour des faits d'intimidation.

Au cours de sa conférence de presse, le procureur a précisé : "c'est une attitude agressive et ce sont surtout des propos injurieux. On n'est pas forcé de menacer. L'outrage est constitué par des insultes. C'est un outrage qui est fait à un professeur. C'est une personne qui exerce un ministère public, ça se passe dans un établissement scolaire et tout ça est constitutif d'un délit aggravé".

"On est vraiment dans le créneau de l'atteinte à l'intégrité et à l'autorité du professeur qui dispense l'enseignement",
a-t-il ajouté. La professeure fait dailleurs l'objet d'un accompagnement mis en place par le rectorat quand elle est allée déposer plainte. "L'institution a été réactive", mentionne Mostafa Fourar, qui précise que la médiatisation de l'affaire l'incite à la protéger encore davantage. "C'est pour cela qu'elle est en contact direct avec certains membres du rectorat".
 
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