Le 21 septembre 2001, à 10h17, le hangar 221 de l'usine AZF de Toulouse explosait. Une catastrophe industrielle sans précédent depuis l'après-guerre, qui a fait 31 morts et plus de 20 000 blessés dans la ville rose. 18 ans plus tard, les victimes attendent toujours l'épilogue judiciaire.
Des blessures toujours vives
Encore une fois, les hommages aux victimes de la catastrophe d'AZF se font en ordre dispersé. La cérémonie officielle se tient sur le site de l'ancienne usine mais les associations de victimes se retrouvent sur le rond-point du 21 septembre.Le signe que toutes les blessures sont loin d'être refermées...
Une page judiciaire bientôt tournée ?
Le seront-elles quand l'action judiciaire s'éteindra ? Après trois procès, en 2009, 2012 et 2017, la cour de cassation, saisie par la défense à l'issue du procès devant la cour d'appel de Paris, examinera le 7 novembre 2019 le recours. Pour ensuite dire si le droit a été respecté par la cour d'appel de Paris ou - dans le cas contraire - s'il y a lieu de casser l'arrêt qui a condamné Grande Paroisse à 225 000 euros d'amende et l'ancien directeur de l'usine Serge Biechlin à 15 mois de prison avec sursis.La partialité en question
Encore une fois, c'est une partialité supposée - celle d'un témoin auto-proclamé expert, selon la défense - qui constitue le fond du recours. C'était déjà le cas en 2015 quand la Cour de Cassation avait cassé l'arrêt de Toulouse, notamment en raison de la partialité présumée d'une des juges.Cette fois, les parties civiles qui soutiennent la thèse officielle, à savoir une explosion provoquée par un mélange accidentel de deux produits fabriqués dans l'usine mais incompatibles, se disent plutôt sereines. Imaginant mal la justice ouvrir la voie à une quatrième procès... Voir le reportage d'Odile Debacker et Laurence Boffet, de France 3 Occitanie :
AZF en quelques dates
21 septembre 2001 : explosion de l'usine AZF de Toulouse. 31 morts, parmi lesquels une grande majorité de salariés, 22 000 blessés, 80 000 sinistrés.2009 : le tribunal correctionnel de Toulouse, après avoir prononcé un jugement sévère, relaxe les prévenus, faute de preuve matérielle.
2012 : la cour d'appel de Toulouse condamne l'ancien directeur de l'usine AZF à trois ans de prison dont deux avec sursis et 45 000 euros d'amende, et Grande Paroisse à 225 000 euros d'amende.
2017 : l'ancien directeur de l'usine AZF est condamné à 15 mois de prison avec sursis et 10 000 euros d'amende, la société Grande Paroisse à 225 000 euros d'amende.