Des députés ont visité le centre de rétention administrative de Cornebarrieu près de Toulouse. Il s'agit de voir dans quelles conditions vivent les sans papiers placés dans ces établissements avant les débats sur le projet de loi sur l'asile et l'immigration.
Une trentaine de députés devaient se rendre ce lundi dans les centres de rétention administrative.
Deux parlementaires de la région Occitanie, Jean Terlier député du Tarn (LRM) et Stéphane Mazars député aveyronnais (LRM) sont donc allés visiter ce lundi le centre de Cornebarrieu près de Toulouse.
L'objectif pour eux est de préparer les débats sur le projet de loi sur l'asile et l'immigration. Ils se sont rendus sur place pour se rendre compte par eux même des conditions de rétention.
C'est quoi un centre de rétention?
Les CRA (Centres de Rétention Administrative) permettent de placer des étrangers en situation irrégulière et susceptibles d'être expulsés.
Un centre de rétention administrative n’est pas une prison car selon les précisions du ministère de l'intérieur, "la privation de liberté ne relève pas d’une décision judiciaire mais d’une décision administrative".
"La privation de liberté n’a pas un caractère coercitif. Il faut donc parler de rétention et non de détention ou d’emprisonnement."
Il existe 25 centres de rétention administrative sur l’ensemble du territoire français avec un total de 1755 places dont 184 outre-mer.
Le projet de loi sur l'asile et l'immigration
La rétention est l'un des points les plus sensibles du projet de loi asile et immigration, présenté le 21 février en conseil des ministres et qui sera discuté en mars en commission.
Le texte prévoit notamment une augmentation de la durée maximale de la rétention administrative, de 45 à 90 jours, avec prolongation possible de 15 jours si l'étranger fait obstacle à son éloignement.
Des situations tendues dans les centres
La lutte contre l'immigration irrégulière mise en place par le gouvernement a rempli les centres de rétention et crée désormais des situations très tendues.
A Toulouse un homme s'est évadé du CRA de Cornebarrieu le 4 février dernier.
Pour accélérer et simplifier les procédures d'expulsion des sans papiers, des audiences judiciaires se sont parfois déroulées par visioconférence à Toulouse, une situation jugée illégale par des associations d'aide aux étrangers comme la Cimade.