Mercredi 23 août, tôt dans la matinée, un groupuscule identitaire (Furie Française) a mené une action sur les kiosques de Jean Jaurès à Toulouse (Haute-Garonne) afin de dénoncer "l'insécurité" qui aurait mené à la fermeture de ses commerces, il y a un mois. "Un acte grotesque de récupération politique" selon le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
"DANGER.- Kiosque fermé pour cause - d'INSECURITE". Il est difficile d'échapper en ce mercredi 23 août aux pancartes jaunes et blanches et aux rubans de signalisation entourant les six kiosques, situés entre la place Wilson et les allées Jean Jaurès à Toulouse (Haute-Garonne).
Une action d'anciens de Génération identitaire
Les passants lisent incrédules le message. "On dirait une communication de la mairie." Il n'en est rien. En réalité, cette opération est celle du groupuscule d'extrême-droite, Furie Française, composé d'anciens membres de Génération Identitaire.
" Fermés depuis 2017, la mairie décide de rouvrir les kiosques de Jean Jaurès en juin 2023. Ils abritent des commerces divers qui permettent aux habitants de profiter de l'art de vivre à la toulousaine.Les kiosques sont fermés 1 mois plus tard. Violences, intimidations et agressions. 2 plaintes sont même déposées par les commerçants. C'est pourquoi nous nous sommes mobilisés ce matin, pour sensibiliser les Toulousains à la dictature de la racaille sur notre centre-ville historique. Nos revendications sont simples : rouvrir les kiosques et dégager les dealers !" expliquent-t-ils sur les réseaux sociaux.
"Indigne" s'emporte en réponse le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, sur son compte Twitter.
"Je dénonce cet acte grotesque de récupération politique, portant préjudice aux commerçants de l’esplanade François Mitterrand et de nature à saper un long travail en concertation pour améliorer le quotidien et le cadre de vie de ce quartier de #Toulouse. Nous avons déjà engagé plusieurs actions pour traiter les problèmes, comme le renforcement de la présence de la police municipale, aidée par la vidéoprotection, la revitalisation commerciale de l’esplanade ou encore le travail d’embellissement des espaces verts de la place Wilson."
Le précédent albigeois
Cette campagne de communication de Furie Française n'est pas sans rappeler celle anti-immigration sur les parcs de la ville d'Albi (Tarn) en juin dernier par d'autres militants d'extrême-droite, Patria Albiges. Ces groupes cherchent à faire parler d'eux. Furie Française semble d'ailleurs se sentir pousser des ailes après sa pétition lancée contre les ateliers de lecture organisés par des drag queens pour des enfants de 6 ans. "Nous avions réussi à faire plier la mairie" se vantent-ils désormais sur les réseaux sociaux.
Plusieurs élus, dont Jean-Luc Moudenc, demandent depuis longtemps la dissolution de ces organisations composées d'un petit nombre de militants. Sans succès.
Concernant les kiosques au cœur de cette polémique, du côté de la mairie, on reconnaît l'existence de tensions au moment de leur réouverture en juillet mais aucune "situation d'insécurité". Les gérants seraient seulement partis en vacances et devraient reprendre du service le 28 août prochain.