Les intermittents du spectacle manifestent vendredi 27 octobre à Toulouse. Ils entendent mettre la pression sur les négociations de l'examen des droits dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage qui doivent être bouclées au plus tard le 10 novembre.
Les intermittents sont dans la rue vendredi 27 octobre pour préserver leur régime spécifique d'assurance chômage. À Toulouse, un cortège de 50 personnes s'est elancé devant la prison Saint-Michel. Les manifestants ont prévu de se rendre devant le siège du Medef, le principal syndicat patronal.
Les intermittents du spectacle, dans le viseur de la réforme de l'assurance-chômage, veulent « amplifier » leur mobilisation.
— Rapports de Force (@rapportsdeforce) October 26, 2023
Des débrayages et des perturbations sont prévus ce jeudi pour contester une réduction de 15% de leurs droits voulue par le Medef.https://t.co/SFloFEbiXp
"Nous allons demander à être reçus par les représentants du Medef pour faire valoir nos revendications", explique Michel Vié, de la CGT Spectacle. Après une première action la semaine dernière devant les locaux de la DRAC Midi-Pyrénées, les intermittents ont décidé ce mardi en assemblée générale de poursuivre leur mouvement.
15% d'économie
Régulièrement, les intermittents du spectacle sont la cible des politiques, qui reverraient bien à la baisse leur régime spécifique. Alors que la convention de l'assurance chômage arrive à son terme le 31 décembre, le Medef et trois organisations syndicales réclament 15% d'économie. Une ponction similaire à ce qui est demandé au niveau général.
Selon le Medef, "le régime général d’assurance chômage a produit en 2022 un excédent de 4,3 milliards d’euros, le régime spécifique des intermittents du spectacle reste déficitaire de plus de 953 millions d’euros". Un déficit contesté par la CGT Spectacle : "Ces chiffres ne tiennent pas compte des salariés du secteur, explique Michel Vié. "Le Medef a un regard biaisé".
12 milliards d'Euros sur 4 ans
Des négociations sur le régime spécial des intermittents, défini aux annexes 8 et 10 de la convention générale, se sont ouvertes début octobre. Dans la nuit du 26 au 27 octobre, quelques avancées ont été obtenues par les intermittents. Elles concernent la prise en compte du congé paternité et les franchises appliquées aux gros salaires comme dans le cinéma.
"Nous ne sommes pas au bout de nos peines, les avancées obtenues cette nuit ont toutes les chances d'être retoquées au niveau interprofessionnel", craint Michel Vié de la CGT Spectacle. "Et il y a plus scandaleux", rajoute-t-il. "Le gouvernement veut ponctionner 12 milliards d'euros en 3 ans sur l'excédent de l'UNEDIC. C'est un hold-up sur les cotisations pour financer le nouveau service France Travail qui doit voir le jour en janvier".
Les négociations sur le volet spécifique de l'intermittence doivent être bouclées au plus tard le 10 novembre.