Interview avec Chloé Lalanne, co-directrice générale et artistique du festival de marionnette « Marionnettissimo »

Ce mardi 16 novembre, Marionnettissimo ouvre les portes de sa 24e édition. À Tournefeuille et en Occitanie, l’événement vous propose des spectacles inédits de marionnettes créés par des compagnies régionales, nationales et internationales. Interview avec Chloé Lalanne, co-directrice du festival.

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[Partenariat] Quelques jours par an, la marionnette règne sur Tournefeuille ! Et cela ne date pas d’hier… L’association Marionnettissimo a été créée en 1990 par une équipe de passionnés qui se bat pour faire éclore cette discipline encore peu connue et souffrant d’une image enfantine et un peu ringarde. Bien que le festival soit l’événement le plus visible de l’association, la structure fait vivre la marionnette toute l’année avec une programmation de spectacles en saison, des stages et ateliers ou encore des formations professionnelles.

Cette année, ce sont 26 compagnies, dont 5 internationales venants d’Allemagne, du Québec, du Portugal et de Belgique, et plus de 90 représentations qui vous attendent à Tournefeuille et dans toute l’Occitanie jusqu’au 21 novembre. Une programmation riche et cosmopolite élaborée par une équipe féminine de sept femmes dont la moyenne d’âge n’est que de 29 ans ! Chloé Lalanne, co-directrice générale et artistique du festival, est l’une d’entre elles. Elle s'entretient avec nous :

 

Un mot sur la programmation du festival ? Comment la construisez-vous ?

C.L. : Cette année, c’est une édition augmentée car nous avons tenu à programmer de nouveau des compagnies qui ont subi l’annulation du festival en 2020.

Il y a des spectacles pour tous les publics, allant des jeunes enfants à partir d’1 an, à des spectacles uniquement pour les adultes. Les tailles des spectacles sont aussi variées, certains pour grands théâtres, d’autres pour des très petites scènes, d’autres en extérieur ou en lieux non dédiés au spectacle, des spectacles gratuits, des évènements festifs, des ateliers de fabrication de marionnette, des rencontres professionnelles…

La programmation se fait sur coup de cœur, l’équipe voit des spectacles toute l’année et choisit ce qu’elle a envie de montrer à son public sans contrainte de thématique, en essayant de montrer la diversité du théâtre de marionnette contemporain.

 

Qu’est-ce que le « Marathon Marionnette » ?

C.L. : C’est une après-midi et une soirée, le samedi 20 novembre à Tournefeuille, où 7 courts spectacles, entre 15 et 30 minutes, jouent dans différents lieux de la ville, plusieurs fois chacun. Il est possible de voir les 7 spectacles !  Le public peut créer librement son parcours de 3, 5, 7 spectacles et décider s’il a envie de faire un vrai marathon ou une après-midi plus tranquille avec des pauses entre les spectacles. 

 

Quel est le spectacle qui vous enthousiasme le plus dans la programmation 2021 ? Et pourquoi ?

C.L. : Je suis très enthousiaste de recevoir Ilka Schonbein, considérée aujourd’hui comme la plus grande marionnettiste au monde. Elle jouera une unique représentation de son nouveau spectacle à Tournefeuille le vendredi 19 novembre. Ilka n’est pas venue au festival depuis plus de 10 ans, c’est un vrai évènement pour les passionnés de la retrouver.

 

Qu’est-ce qui vous attire dans l’art de la marionnette par rapport aux autres arts ? Qu’est-ce que la marionnette a de spéciale selon vous ?

C.L. : La marionnette a un énorme pouvoir évocateur. Elle peut exprimer, même sans paroles, des choses indicibles, indescriptibles…Elle peut faire ce que les comédiens seuls ne peuvent pas faire : elle peut changer d’échelle, elle peut voler, avoir un corps hybride, mourir puis ressusciter, prendre toutes les formes… Elle permet, notamment dans des pays où la parole n’est pas libre, de dire ou faire des choses qui seraient interdites pour des comédiens seuls.

C’est un média non seulement artistique mais politique, rappelez-vous les Guignols de l’info…

Chloé Lalanne, co-directrice générale et artistique du festival Marionnettissimo

C’est un formidable outil dont les artistes des autres disciplines artistiques s’emparent justement pour faire ce qu’ils ne sont pas capables d’exprimer autrement. En ça, ça me passionne.

 

Le rapport entretenu avec l’acteur et les spectateurs change-t-il selon le type de marionnette qui est utilisé ?

C.L. : Les arts de la marionnette sont très variés. Ils représentent tout ce qui est manipulé sur un plateau. Dans ce mot, on comprend aussi le théâtre d’objets, le théâtre d’ombres, le théâtre de matière (comme le papier, l’argile, le sable), le théâtre de vidéo ou aujourd’hui avec les nouvelles technologies des sortes de robots ou objets connectés. Sans oublier les différents types de marionnette allant de la marionnette à gaine, comme Guignol, ou la marionnette à fils, que l’on voit peu sur les plateaux aujourd’hui, la marionnette à taille humaine, sur table et manipulée à plusieurs, à doigts, la marionnette hybride mêlée au corps de son manipulateur qui lui prête par exemple ses jambes…

En fonction de ce que l’artiste souhaite dire ou faire passer comme émotions, il choisit son type de marionnette. Il peut aussi y avoir plusieurs techniques dans un même spectacle. Il choisit aussi de rester « à vue » du spectateur, ou d’être caché, même si aujourd’hui les marionnettistes sont plutôt à vue. Comme au théâtre, le rapport au spectateur se fait en fonction de la thématique, de la taille du plateau, de ce que les artistes ont à dire. En fait, c’est du théâtre !

 

Que diriez-vous à une personne non-initiée à ce genre de spectacles pour lui donner envie de venir découvrir le festival ?

C.L. : Qu’en général quand on a la curiosité de venir une fois, on y revient ! Je sais à quel point la marionnette a encore une image désuète et de spectacle humoristique ou pour les enfants, mais il faut être curieux une fois… Je conseille de venir voir des spectacles courts le samedi pendant le Marathon Marionnette, ça permet de découvrir plusieurs techniques et se faire une idée sans se lancer dans un long spectacle d’office, en plus on peut venir en famille !

 

Vous êtes un festival à rayonnement international. Diriez-vous que chaque pays a sa propre « signature » ?

C.L : En France, nous avons une grande école de marionnette et le plus grand festival de marionnette du monde, donc le vivier français est très grand. Mais nos voisins européens sont aussi très forts. Je ne sais pas s’il y a une « German ou Portuguese touch », mais je sais qu’on retrouve certaines caractéristiques bien connues. Par exemple, l’humour anglais, si génial, se retrouve chez les marionnettistes ! Par contre sur d’autres continents, où la tradition de la marionnette est encore très vivante, on retrouve clairement des styles définis : le théâtre d’ombres en Asie, la marionnette à fils en Afrique…

 

Un mot pour conclure ? Où peut-on vous suivre ?

C.L. : Soyez curieux, venez aux spectacles, il y en a vraiment pour tous les goûts ! Retrouvez toute la programmation sur marionnettissimo.com et suivez nous sur Facebook et Instagram !

 

France 3 Occitanie est partenaire du festival Marionnettissimo.

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