En centre-ville de Toulouse en Haute-Garonne, faute de place, certains garagistes sont contraints de garer les véhicules de leurs clients dans les rues au stationnement payant. Depuis l’apparition des voitures radars, les amendes pleuvent et menacent cette activité de proximité. Explications.

Un bout de gros scotch pour camoufler la plaque d'immatriculation. C'est la seule solution trouvée par ce garagiste du quartier d'Empalot à Toulouse en Haute-Garonne, en ce mois de novembre, pour tenter d’échapper aux voitures radars de la Ville, mises en place depuis quelques mois.

 "C'est un de nos véhicules de prêt à nos clients, c'est le seul moyen pour ne pas avoir d'amende", justifie Henrique Esteves, carrossier.  

Malgré cette précaution illégale, les amendes s’accumulent depuis le passage du quartier en stationnement payant. "Je ne les compte même plus", avoue désabusé, Tony Chiem, mécanicien auto de ce garage situé quartier du Busca, en les montrant à une équipe de France 3 Occitanie. Je sais que dans cette enveloppe j’en ai une quarantaine, et presque une dizaine dans ce petit tas." 

Au total, 1600 euros d’amende sont à régler pour le seul mois d’octobre. Un poids financier énorme pour cet établissement qui compte trois salariés."Cela impacte l’économie du garage et là, cela entraîne une perte sèche", s'inquiète Tony Chiem.

Ce garage prend en charge une quinzaine de véhicules chaque jour.  Mais seules deux places de livraison ont été accordées par la municipalité, sans aucune possibilité d’abonnement. Malgré une rencontre avec le maire de quartier et la proposition de location dans un lieu voisin. C’est depuis des mois, le statut quo.

Aucune réponse de la municipalité

À 2 km de là, quartier de Rangueil, Benoît Durand, gère un garage mouchoir de poche depuis 5 ans où le va et vient des véhicules est incessant. Le passage au stationnement payant des rues, peu avant l’été, a aussi bouleversé son activité. Une pétition pour alerter la municipalité avait vu le jour, elle a recueilli environ 80 signatures. Mais elle est restée lettre morte. Aujourd’hui, l'entrepreneur s'inquiète pour la pérennité de son entreprise. 

"On aurait aimé avoir une concertation avec les élus de vision de la politique de la ville à long terme et quelle est leur vision de l'expansion urbaine", regrette Benoît Durant. "Est ce que l'on veut vraiment se séparer des véhicules du centre-ville ? On attend et on ne sait pas trop quoi faire !"

Des solutions techniques en attendant une évolution réglementaire ?

Une incertitude qui pèse au quotidien pour la quinzaine de garagistes du centre-ville. Tous attendent des réponses de l'élu en charge du stationnement. Conscient du problème, Maxime Boyer apporte quelques éléments de réponse, ce jeudi 23 novembre 2023. "C'est compliqué dans les quartiers où il a fallu étendre le stationnement résident, le nombre de voitures augmentant, il faut plus de places de parking. De plus, les abonnements résidents attribués à certains professionnels comme les médecins effectuant des visites à domicile, ne peuvent pas forcément être appliqués aux gagistes, puisqu'il faut qu'un seul véhicule fasse référence pour l'abonnement. Or, c'est une activité où les véhicules garés à l'extérieur changent souvent."

Maxime Boyer rappelle que des solutions techniques ont été proposées à certains garagistes. "On peut par exemple créer des aménagements de voirie quand cela est possible. Pour certains deux places de livraison ont été proposées, même si cela n'est pas forcément suffisant. Chaque garagiste rencontre sa propre difficulté. Il faut autant une possible trouver une solution qui lui soit adaptée." Une évolution réglementaire est tout de même envisagée. "On étudie ce que font les autres grands villes mais à ce stade, nous n'avons pas de dispositif. Nos services y réfléchissent toujours", conclut l'élu.  

(Avec Sandra Wachléwicz et Elsa Leroy)

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