Le Parquet de Toulouse classe sans suite la plainte du CHU de Toulouse contre une salariée et syndicaliste de l'établissement qui avait porté un slogan sur sa blouse mettant en cause un membre de la direction, lors de la manifestation des soignants du 16 juin dernier.
"Une première victoire !" : c'est ainsi que salue le syndicat CGT du CHU de Toulouse la décision du Parquet de Toulouse de ne pas donner suite à la plainte déposée par la direction de l'établissement hospitalier contre une salariée et syndicaliste.
Les faits remontent au 16 juin 2020. Ce jour là, lors de la manifestation des soignants , cette femme portait sur sa blouse blanche un slogan du type "Macronavirus, à quand la fin ?", avec le nom d'un membre de la direction de l'hôpital en lieu et place de celui du Président de la République.La critique - même ironique - n'a pas été du goût de la direction de l'hôpital toulousain qui, après la révélation d'une prime Covid attribuée à certains membres de la direction, attribution révélée et dénoncée par la CGT, a estimé que c'était l'atteinte de trop. "Le CHU ne laisse pas ses personnels être mis en cause de manière inacceptable et utilise les voies de droit adaptées pour les protéger", avait-elle indiqué à France 3 Occitanie, vendredi 3 juin.
Ces mises en cause graves, publiques et répétitives, contraires aux valeurs portées par l’établissement doivent cesser
Le CHU avait alors confirmé le dépôt de plainte. Quelques heures plus tôt, la salariée visée avait reçu une convocation orale, pour être entendue par les policiers du commissariat de Saint-Cyprien, ce lundi 6 juillet.
Convocation annulée peu de temps après, sans que l'on sache s'il s'agissait d'une annulation pure et simple ou d'un report.
Par le biais d'un communiqué de la CGT du CHU, nous apprenons ce lundi soir que la plainte aurait donc été classée sans suite. A l'immense satisfaction du syndicat. "Il s’agit d’une première victoire pour la liberté d’expression (la formule « cognatVirus » est inspirée d’une Une de Charlie Hebdo de janvier dernier) et pour celles et ceux qui veulent exprimer leur colère légitime face à une direction hospitalière qui perd pied et multiplie les preuves d’un management inadapté et issu du monde d’avant qui ne correspond plus en rien aux destins de l’hôpital post crise COVID et à l’espoir que les hospitalier.e.s peuvent y mettre".
Les recours systématiques au tribunal de la direction du CHU contre les travaux votées par les membres CHSCT, instance qui pourtant a été la seule à se tenir et à pouvoir avancer pendant la crise COVID… Et ce sont eux qui parlent de dialogue social !!!
Pour l'heure, nous n'avons pas confirmation de la part du Parquet de Toulouse de ce classement sans suite. Contactée, la direction du CHU ne souhaite pas commenter cette décision dont elle n'a en outre pas officiellement connaissance.