Au deuxième jour du procès de Jean-Baptiste Rambla pour le meurtre de Cintia Lunimbu à Toulouse, la cour d'assises de Haute-Garonne a abordé une question centrale : la consommation de cocaïne de l'accusé, au moment de ses passages à l'acte.
La cocaïne a-t-elle désinhibé Jean-Baptiste Rambla au point de déclencher chez lui une violence irrépressible ?
La cour d'assises de Haute-Garonne a abordé cet élément du dossier, mardi, lors de la deuxième journée du procès de Jean-Baptiste Rambla, jugé pour le meurtre de Cintia Lunimbu, en juillet 2017, à Toulouse.
Invité à s'exprimer à ce sujet, l'accusé a orienté sa déposition sur l'objet de son obsession, le meurtre de sa soeur Marie-Dolorès en 1974, la condamnation à mort de Christian Ranucci et l'affaire dite du pull-over rouge. Près d'une demi-heure plus tard, le président de la cour Michel Huyette le ramène vers la question posée : sa consommation de drogue.
La cocaïne afin de se désinhiber
Jean-Baptiste Rambla consomme du cannabis depuis l'adolescence et jeune adulte, fume plusieurs joints par jour. La cocaïne vient plus tard, il a trente ans passés. Elle le désinhibe, dit-il, lui qui se trouve "fade et transparent".
Quand il tue Corinne Beidl, en 2004, il est sous l'emprise de la cocaïne, selon ses déclarations. Et aujourd'hui, il reconnaît que sans elle, la dispute avec sa victime n'aurait pas dégénéré à ce point.
Pourquoi, dans ce cas, demande le président, reprendre en 2017 de la cocaïne "puisque vous savez l'effet qu'elle a sur vous ?". Jean-Baptiste Rambla évoque alors des menaces proférées par un homme inconnu dans la rue, le 5 juillet 2017, d'où naît un sentiment de persécution.
Aucun signe annonciateur
Il croit qu'on lui en veut, qu'il est suivi, qu'il va avoir des problèmes et perdre sa liberté conditionnelle, dont tout le monde dit qu'elle est une réussite. Ce matin encore, employeur, collègue, formatrice et conseillère pénitentiaire sont venus dire à la barre que tous les indicateurs étaient au vert, le concernant. Aucun ne connaissait sa consommation de drogue.
Ses derniers jours avant le drame qui le conduit devant la cour d'assises de Haute-Garonne, à Toulouse, sont perçus par tous comme normaux.
Or, l'effet de cette rechute est dévastateur. Il va conduire Jean-Baptiste Rambla à tuer, dans un accès de violence encore inexpliquée, une jeune femme inconnue de lui, Cintia Lunimbu, en juillet 2017.