Loudenvielle (Hautes-Pyrénées) accueille la finale des championnats du monde de VTT entre jeudi 22 et dimanche 25 septembre. Un évènement auquel participera Justine Henry, âgée de 18 ans et toulousaine de naissance. Elle concourt dans la catégorie de l'enduro.
Loudenvielle accueille les championnats du monde de VTT de jeudi 22 à dimanche 25 septembre pour la première fois. 900 rouleurs de 27 nationalités différentes vont traverser la vallée du Louron et de Landevieille. Parmi eux, il y a une jeune cycliste : Justine Henry, à peine majeure, née à Toulouse et qui vit aujourd'hui à Poubeau à quelques kilomètres à l'ouest de Bagnères-de-Luchon.
"Je n'ai enlevé les petites roues qu'à 7 ans !"
Le vélo, ce n'était pas forcément sa destinée. Et ce même si son père, Ludovic Henry, est un ancien professionnel de la discipline. "Au début, j'avais quelques difficultés. J'ai enlevé les petites roues à 7 ans et je ne me suis inscrite en club qu'à 8 ans" rigole-t-elle. Mais elle finit par adorer le deux-roues, d'abord sur route à Colomiers, puis en VTT à Luchon dans les Pyrénées. Elle signe une première belle performance en 2017, en se qualifiant pour les Trophées de France des Jeunes Vététistes.
"J'aime l'adrénaline de la course"
Cette qualification finit par la convaincre de continuer en enduro, une discipline peu connue en cyclisme. L'enduro comprend plusieurs courses (souvent cinq) appelées spéciales, durant lesquelles les pilotes roulent chacun leur tour contre la montre. La pilote qui parcourt le tracé des spéciales le plus rapidement remporte l'épreuve. "Ça me plait parce que ça allie endurance, physique et technique. Il faut être polyvalent. J'aime l'adrénaline de la course" décrit la jeune championne.
Cycliste et voyageuse
Justine Henry parcourt le monde : Italie, Écosse, Canada, États-Unis. Elle suit le rythme des différentes étapes de Coupe du monde de VTT dans sa catégorie des moins de 21 ans. Mais ça n'a pas l'air de trop la perturber, au contraire. "Ça me permet de faire des nouvelles rencontres et de me faire des nouveaux amis. En plus j'aime beaucoup parler" sourit-elle. Un rythme de dingue qui l'amène également aux quatre coins de la France au moment des étapes de la Coupe de France.
J'aime bien avoir un rythme avant mes courses. Je revisionne mes entraînements, j'ai une coach mentale qui m'aide à me préparer. En course, je suis assez calme sur le vélo.
Justine Henry
Cette jeune femme d'un mètre 70 vit à fond ce début de carrière qui file déjà à 100 à l'heure. Cela ne lui empêche pas d'avoir son petit rituel. "La veille d'une course, je regarde des vidéos de mes entraînements, et je me remets en tête les descentes grâce à un exercice de respiration" détaille-t-elle. Le jour J, la cycliste se met dans sa bulle, après un réveil musculaire. Ce processus lui permet de rester calme sur son vélo. "Je suis plutôt une pilote réfléchie en course. J'aime bien la jouer stratégique, sans forcément prendre de risques mais en étant régulière" poursuit-elle.
"J'apprends assez vite"
Une tactique de course qui la porte vers un premier podium en Coupe du Monde dans sa catégorie d'âge : c'était en Écosse, début juin 2022. Un beau résultat mais pas une finalité pour Justine Henry. "J'ai une grosse marge de progression" estime-t-elle. " Mais j’apprends assez vite. Mon niveau a augmenté ces derniers mois. Je me sens mieux physiquement et je roule plus vite. Je suis déterminée dans ce que je fais" analyse la jeune femme.
Trois coachs et un soutien familial
Justine Henry est une athlète déjà (très) bien entourée. Un coach technique, une coach mentale et un coach chargée de la préparation physique. Rien que ça. Sa famille et ses amis sont aussi très présents. "Tout le monde trouve ça super cool. Je reçois des petits messages comme « c’est super, bravo pour ta course ». Ça fait plaisir" raconte-t-elle. Un soutien précieux, surtout dans les moments plus difficiles, lorsqu'elle enchaîne, par exemple, deux blessures début 2022 qui l'éloignent du vélo quelques semaines.
L'enduro n'est pas une discipline olympique
Malheureusement, elle ne pourra pas viser les Jeux Olympiques de Paris 2024. L'épreuve de l'enduro n'est pas une discipline olympique. "Mais ça ne me frustre pas tant que ça" garantit Justine Henry. "La discipline est encore récente et elle commence juste à se populariser". La jeune femme sage et pas moins compétitrice : cette étape des championnats du monde à Loudenvielle, elle y pense depuis longtemps. Et elle voudra montrer qu'il faudra compter sur elle dans les années à venir.