Affaire Delphine Jubillar : incroyable rebondissement, des investigations supplémentaires ordonnées dans l'enquête sur la disparition de la mère de famille

L'enquête sur la disparition de Delphine Jubillar va être réouverte. La chambre de l'instruction de Toulouse ordonne, jeudi 8 février 2024, un supplément d'information dans cette affaire dont l'unique suspect est le mari de la jeune femme disparue, Cédric Jubillar.

Coup de théâtre dans l'affaire Jubillar. La Cour d'appel de Toulouse en Haute-Garonne a tranché ce jeudi 8 février 2024 : il y aura bien une réouverture de l'enquête dans cette affaire qui secoue la France depuis la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. 

"La chambre de l'instruction peut, dans tous les cas, à la demande du procureur général, d'une des parties ou même d'office, ordonner tout acte d'information complémentaire qu'elle juge utile.

Le supplément d’information est l’unique moyen juridique pour la chambre de l’instruction de faire procéder à des investigations complémentaires" explique dans un communiqué de presse la Cour d'appel de Toulouse.

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Avant de quitter son poste, le procureur général de Toulouse, Franck Rastoul, a formulé une demande de complément d'information. Cette requête survient deux mois après la mise en accusation de Cédric Jubillar et sa demande de renvoi devant une cour d'assises. La requête du procureur général a été examinée le jeudi 18 janvier 2024.

Une recherche de vérité combinée à une nécessité de délai raisonnable

Cependant, une conversation téléphonique entre un détenu de la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et sa mère, enregistrée fin novembre 2023, a ravivé les suspicions. Dans cet échange, la mère informe son fils que Cédric Jubillar sera renvoyé devant une cour d'assises, ce à quoi il aurait répondu en mettant en doute les preuves. La justice s'intéresse donc à l'identité des personnes mentionnées et à leur lien éventuel avec l'affaire.

Par ailleurs, un autre témoignage sur lequel des investigations seraient également nécessaires avait été évoqué par l'un des avocats de M. Jubillar à l'issue de l'audience de la chambre de l'instruction sur la demande du parquet général, le 18 janvier, dernier, rappellent nos confrères de l'AFP. Cet homme aurait évoqué la présence et la disparition d'une pelleteuse à proximité du domicile des Jubillar au moment de la disparition.

Dans son communiqué, la Cour d'appel motive sa décision : "l’exigence de recherche de la vérité doit être combinée à la nécessité de rendre la justice dans un délai raisonnable. Elle constate, par ailleurs, que l’ensemble des parties à l’instance soutient la demande de supplément d’information demandée par le parquet général. Estimant que les actes demandés présentent un intérêt, elle y fait donc droit et désigne pour y procéder les deux magistrats instructeurs du tribunal judicaire de Toulouse initialement saisis, conformément aux dispositions de l’article 205 du code de procédure pénale."

Une décision accueillie favorablement 

Pour la défense de Cédric Jubillar comme pour les parties civiles, cette décision a été favorablement accueillie. " Il apparaît nécessaire que toute vérification nécessaire à la manifestation de la vérité soit effectuée. À contrario, il apparaît que la vérité n'est pas tout à fait faite alors que l'on nous répond depuis deux ans et demi que toutes les pistes ont été explorées, les portes refermées et que seul Cédric Jubillar était coupable", commente Me Jean-Baptiste Alary, qui défend le seul suspect avec Me Alexandre Martin et Me Emmanuelle Franck. Les trois défenseurs ont fait appel de l'ordonnance de mise en accusation de leur client. 

Pour Me Philippe Pressecq, avocat de l'une des cousines de Delphine Jubillar : "C'est un arrêt de sagesse et de droit" déclare-t-il à l'AFP. 

"Il faut garder à cette procédure son caractère inattaquable et ne pas donner inutilement des armes à la défense lui permettant de prétendre que la justice n'instruirait qu'à charge".

Me Pressecq, avocat d'une des cousines de Delphine Jubillar

Partie civile et défense approuvent donc le lancement de nouvelles investigations et l'audition de nouvelles personnes. Même les plus incongrues. Un voyant aurait aussi contacté les gendarmes pour indiquer où se trouvait le corps de l'infirmière. "Si quelqu'un a quelque chose à dire qu'on aille l'auditionner, qu'on ne s'interdise rien", analyse encore Me Alary qui tient à protéger le secret de l'instruction et ne dévoilera aucune information sur les nouvelles pistes que souhaitent exploiter la chambre d'instruction. 

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Lorsque ces investigations supplémentaires auront été effectuées, le dossier sera à nouveau examiné devant la chambre de l’instruction. Celles-ci devront être réalisées rapidement contraintes par les délais imposés par la procédure pénale, mais aussi pour laisser le temps aux différentes parties du dossier de formuler des observations. Et à la chambre d'instruction selon les résultats de nouvelles auditions de déclencher encore d'autres investigations, si nécessaire.

En attendant, Cédric Jubillar reste en prison où il est en détention depuis le 18 juin 2021. Ses avocats ont à plusieurs reprises, formulé des demandes de remise en liberté. Son procès, initialement prévu pour fin 2024 ou début 2025, pourrait être repoussé.

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