La cour d'appel de Paris a relaxé mercredi l'enseignante de l'Université Paul Sabatier Christine Marchal et son mari Michel Sixou, ex doyen de la fac dentaire de Toulouse, dans une affaire de plagiat concernant une thèse.
Christine Sixou, l'épouse de l'ex doyen de la faculté de chirurgie dentaire de Toulouse avait été jugée une première fois à Paris en décembre 2013, et condamnée, pour avoir plagié, avec la complicité de son mari, la thèse d'un étudiant jordanien en Master 2, Samer Nuwwareh. La Cour d'appel vient de relaxer le couple.L'affaire remontait à juin 2006. Un ressortissant jordanien, Samer Nuwwareh, étudiant dans le laboratoire de recherches de Michel Sixou, avait déposé et soutenu son mémoire. Mais en raison d'un français imprécis, il lui avait été demandé de le représenter en septembre. Dans l'intervalle, Christine Sixou, doctorante dans le même laboratoire dirigé par son mari, avait déposé en août 2006 sa thèse sur le même sujet. Et elle avait obtenu son diplôme et un poste à l'université. Mais l'étudiant avait reconnu dans cette thèse de nombreux passages de son mémoire de master.
Pour l'avocate toulousaine de l'étudiant jordanien, Maître Annie Cohen-Tapia le "pompage" ne faisait aucun doute : elle avait affirmé à France 3 que les mêmes fautes d'orthographe figuraient dans les deux documents. Des similitudes relevées par plusieurs experts.
Interrogée par France 3, la défense du couple, représentée par Maître François Cantier, avait pour sa part dénoncé une "cabale" et des jalousies au sein de l'université. L'avocat avait précisé qu'il s'agissait d'un travail de recherche collectif.
Mis en examen pour plagiat, Michel et Christine Sixou avaient été jugés une première fois en décembre 2013 par le tribunal correctionnel de Paris, qui avait ordonné le retrait et la destruction de tous les exemplaires existants dans les bibliothèques universitaires françaises de la thèse de l'enseignante, qui avait également été condamnée à 5.000 euros d'amende pour contrefaçon. Christine Marchal-Sixou avait en outre été condamnée à verser 20.000 euros de dommages et intérêts à Samer Nuwwareh. Michel Sixou avait quant à lui été relaxé.
En appel, le couple a donc été relaxé.
Devant la cour d'appel, Christine Sixou avait retourné l'accusation de plagiat contre Samer Nuwwareh. "Si passages identiques il y a, ils sont repris de passages de mon DEA de 2004", avait-elle soutenu.
Au mois de janvier 2014, Michel Sixou avait démissionné de son mandat d'administrateur de l'UFR d'odontologie de l'Université Paul Sabatier, expliquant que le climat au sein de l'Université était devenu trop délétère.