La fondation Bemberg à l'hôtel d'Assézat à Toulouse expose la collection d'un ancien nazi. C'est le quotidien de l'art qui le révèle dans son édition du mercredi 6 Juillet. Une quarantaine de pièces d'orfèvrerie est présentée au public sans qu'il ne soit fait mention du passé du collectionneur.
C'est une petite exposition discrète présentée par la fondation Bemberg au sous sol de l'hôtel d'Assézat à Toulouse.
Visible depuis le 1er Juillet, elle est présentée aux visiteurs comme un véritable événement car "ces trésors de l’orfèvrerie allemande du XVIe siècle sont issus de l'exceptionnelle collection de Rudolf-August Oetker". Montrée seulement deux fois en Allemagne, cette collection est présentée pour la première fois en France.
Sur les panneaux d'exposition le visiteur peut s'informer sur le plan stylistique de ces pièces ou sur l'histoire de l'orfèvrerie allemande en revanche rien sur le collectionneur et son passé nazi.
La très belle collection d'un ancien nazi
C'est le quotidien de l'art dans son édition du mercredi 6 Juillet qui révèle le passé de Rudolf-August Oetker. La journaliste Sarah Hugounenq explique qu'il était "membre de la SS au grade d'Unterscharführer (responsable du gazage des juifs) à Dachau". Elle met en doute la provenance de certaines oeuvres et rappelle que celui qui a contribué à enrichir la collection Oetker, Günther Schiedlausky, n'était autre "qu'un ancien membre de l'ERR (EinsatzstabReichsleiter Rosenberg), état major du parti national socialiste allemand en charge de la confiscation des biens juifs.
La réponse de la Fondation Bemberg
A la suite de cet article la Fondation Bemberg se dit profondément choquée. Elle tient à rappeler que les fonds de la Fondation Oetker sont parfaitement catalogués par des spécialistes reconnus.
Elle précise que toutes les pièces présentées à la Fondation avaient précédemment été montrées dans différents musées et que "face à ces réalités factuelles, le Quotidien de l’Art ne fait état que de rapprochements et d’hypothèses. En tout état de cause, la Fondation Bemberg tient à réfuter le propos selon lequel elle ne se serait pas renseignée sur ces objets."
La Fondation Bemberg souligne enfin que "le catalogue (un vrai projet scientifique) édité à l'occasion de l'exposition à la Fondation Bemberg a fait appel aux plus grands experts dans ce domaine qui ont tous collaboré avec enthousiasme. Personne n’a soulevé de doute sur la provenance des objets, déjà connus par les spécialistes et le public allemand. Les notices de chaque objet ont été rédigées par des spécialistes et conservateurs éminents."