L'Occitanie, région de France la plus touchée par la surpopulation carcérale et cela va s'aggraver

Avec 74 513 personnes incarcérées dans ses prisons au 1er juillet 2023, la France a battu un nouveau record historique du nombre de détenus. L'Occitanie est la région (avec Paris) la plus touchée par la surpopulation carcérale.

Selon les données officielles publiées lundi 31 juillet, les établissements pénitentiaires comptent, au 1er juillet, 74 513 détenus pour 60 666 places opérationnelles. C'est 2 446 prisonniers de plus en un an et 15 818 de plus qu'au début de l'été 2020, quand la crise sanitaire liée à l'épidémie de coronavirus avait entraîné une chute drastique du nombre de prisonniers. 

Une surpopulation galopante

En France, le taux d'occupation global des prisons est actuellement de 122,8 % et va jusqu'à 146,3 % dans les maisons d'arrêt où sont incarcérés les détenus en attente de jugement ainsi que ceux condamnés à de courtes peines.

Une tendance qui se confirme pleinement dans la région Occitanie. Avec Paris, la direction interrégionale des services pénitentiaires de Toulouse affiche une densité carcérale de 135,2 % (sources du ministère de la justice). Et certains établissements de la région présentent des chiffres... vertigineux :

  • Centre pénitencier de Toulouse-Seysses : 105,8 %
  • Centre pénitencier de Béziers : 155,8 %
  • Maison d'arrêt d'Albi : 174,3 %
  • Centre pénitencier de Carcassonne : 200 %
  • Centre pénitencier de Perpignan : 212,2 %

La France (encore) condamnée

Cette surpopulation contraint 2 478 détenus à dormir sur un matelas posé à même le sol. Ils étaient 1.872 le 1er juillet 2022 et 422 il y a trois ans. 
La France, mauvais élève de l'Europe, a déjà été épinglée en 2020 par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour le surpeuplement structurel de ses prisons. Elle a de nouveau été condamnée le 6 juillet dernier pour "conditions indignes de détention" en raison des traitements inhumains et dégradants imposés à trois personnes détenues à la maison d’arrêt de Fresnes, qui l’avaient saisie avec le soutien de l’Observatoire international des prisons (OIP).

"Promiscuité et absence d’intimité, vétusté et insalubrité des locaux, hygiène défaillante, manque d’activités, etc. : la description par les requérants de leurs conditions de vie dans cet établissement était glaçante", rapporte l'OIP. 

Le pire est à venir ?

Cette surpopulation ne semble pas près de diminuer. Après les nuits de violences urbaines ayant suivi la mort le 27 juin de Nahel, un adolescent tué par un policier à Nanterre, le gouvernement avait appelé à une réponse "ferme", "rapide" et "systématique". Dans ce contexte, 742 personnes ont été condamnées à des peines d'emprisonnement ferme et "plus de 600" ont été incarcérées, selon le bilan brandi mi-juillet devant les députés par le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti.  


La suroccupation des prisons pourrait encore s'aggraver ces prochains mois à l'approche
des Jeux Olympiques, alors que les autorités affichent un objectif "zéro délinquance" et que les juridictions se préparent déjà à multiplier les comparutions immédiates, grosses pourvoyeuses d'incarcérations, alerte l'association Observatoire international des prisons (OIP). 

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