A l'instar d'associations et de syndicats, la direction de CHU de Purpan à Toulouse demande au président de l’association de l’Internat de médecine, le retrait "immédiat" de la fresque "sexiste" qui orne un mur du self.
Nous vous l'annoncions sur notre site dimanche 24 octobre : une fresque qualifiée de sexiste et de dégradante, installée dans le self de l'internat de médecine à Purpan, à Toulouse, fait polémique.
Elle a fait son apparition cet été, trois ans après qu'une fresque du même genre ait été décrochée, à la demande d'associations féministes et de syndicats. Celle-ci montre, ainsi que l'explique Isabelle Prono, membre du syndicat Sud du CHU de Toulouse et du CHSCT de l'établissement, "des images dégradantes". On y voit, dans une pâle parodie du tableau d'Eugène Delacroix, "La liberté guidant le peuple", des hommes et des femmes nues, dans des positions sexuelles qui évoquent la soumission notamment. Le visage de certains chefs de service et médecins y seraient clairement reconnaissables, selon des témoins.
Ce week-end, le syndicat Sud, alerté par l’association Osez le féminisme 31 et un collectif d’usagères de l’internat de l’hôpital Purpan, demandait donc le retrait de cette fresque dégradante.
Retrait immédiat
La direction du CHU (Centre Hospitalier Universitaire) de Purpan lui emboîte le pas : dans un communiqué en date de lundi 25 octobre, elle précise qu'un courrier a été adressé au président de l'association de l'internat de médecine de Purpan demandant le "retrait immédiat" de la fresque.
Le CHU et les facultés de santé rappellent leur attachement le plus strict à la lutte contre toute forme d’atteinte à la dignité des personnes. Ils conduisent depuis plusieurs années une politique de prévention et de lutte contre le harcèlement et la discrimination.
Un usage ?
Certains plaident la tradition : des fresques "paillardes" ont été légion dans les internats, au nom de la culture "carabine" (du nom carabin qui signifie étudiant en médecine). Un usage d'un autre temps farouchement dénoncé par les associations féministes, mais pas seulement.
Il est pour le moins surprenant que l'installation d'une telle fresque ne fasse pas - au minimum - l'objet d'une discussion préalable entre tous les usagers des lieux, l'occasion d'apprécier l'adhésion - réelle ou fanstamée - à ce fameux humour "paillard"...