Les élus du Comité d'entreprise (CE) de l'aéroport de Toulouse-Blagnac se sont unanimement prononcés contre sa privatisation, en reprochant à l'État
"l'opacité" du processus de vente de 49,9% du capital au consortium chinois Symbiose. L'avis des sept élus du CE n'est cependant que consultatif.
Réunis en comité d'entreprise, les sept représentants des salariés de l'aéroport (4 CFDT, 2 UNSA, 1 CFE/CGC) ont prononcé "à l'unanimité un avis défavorable à ce transfert au secteur privé d'une participation majoritaire au capital" de l'aéroport, selon leur communiqué. Ils ont souligné que leur avis ne concernait pas le projet industriel de Symbiose mais le processus de privatisation mené, selon eux, "par l'État dans des conditions d'opacité singulières".
"On est quand même en train de vendre une société de service public mais depuis le début on nous impose la confidentialité à tous les niveaux, ce qui fait qu'on n'a jamais eu connaissance des avis, ni même du contenu des offres et encore moins des projets de pacte d'actionnaires, ce qui n'est pas de nature à nous donner confiance", a dit le secrétaire du CE, Patrick Fabriès (CFDT).
Selon lui, le CE a fait réaliser une expertise qui a, "une fois de plus, démontré que la situation économique de l'aéroport était tout à fait saine, avec une bonne gestion, des perspectives de croissance réalistes. Mais avec cette cession, l'État nous amène sur le terrain d'une opération commerciale ambitieuse qui change la donne et peut générer des risques au niveau social, pour l'emploi et les conditions de travail".
Le gouvernement a choisi le 4 décembre d'attribuer au groupe chinois 49,9% de la société d'exploitation de l'aéroport de Toulouse - le quatrième de France hors Paris - ce qui devrait rapporter plus de 300 millions d'euros à l'État.