Un ciel dégagé, de la fraîcheur la nuit, toutes les conditions sont réunies vendredi 29 septembre pour observer le maximum d'étoiles et de planètes dans le ciel. Dans la nuit de vendredi à samedi, il y aura même un invité spécial : la "super-lune", un astre plus proche de la terre et donc plus visible. Pour Olivier Sanguy "La super-lune c'est du super flan !" Mais il y a plein d'autres choses à observer.
Un ciel très clair, pas de nuages, pas de présence de poussières sahariennes, si on évite toute pollution lumineuse les conditions sont idéales en cette fin de mois de septembre pour se mettre la tête dans le ciel.
Septembre, le mois des astronomes
Les astronomes amateurs ou professionnels vous le diront : septembre c'est le mois attendu avec impatience par les astronomes pour observer le ciel. Comme une ouverture de la chasse... aux étoiles.
Pourquoi cette période est-elle plus propice ? "On a passé l’équinoxe, note Olivier Sanguy responsable des actualités spatiales à la Cité de l'Espace de Toulouse. Les nuits se rallongent et sont désormais aussi longues que les jours. Quand le soleil se couche, une bonne heure plus tard, c'est presque la nuit noire en certains endroits où il n'y a pas de pollution lumineuse, comme par exemple dans les villes. On appelle ça le crépuscule astronomique, le soleil est derrière l'horizon. En plus, nous avons eu une succession de nuits sans lune et donc un ciel peu éclairé où l'on peut voir plus de choses."
Autres éléments favorables : le vent qui chasse les nuages et la pollution atmosphérique mais aussi la pluie. Après une averse, quand le temps s'arrange, l'air est plus pur, la pluie ayant fait descendre des éléments en suspension. Résultat : un ciel encore plus clair où l'on peut voir parfaitement la voie lactée et certaines planètes si l'on est équipé.
Jupiter et Saturne au firmament
Un beau ciel comme ça donne envie de se mettre dehors et de braver les nuits plus fraîches s'il le faut. Pour peu qu'il n'y ait pas de pleine lune, le spectacle est encore plus puissant. À condition de faire quelques kilomètres pour fuir les centres urbains éclairés qui font perdre la voie lactée.
"Le ciel d’octobre est très favorable pour observer Jupiter et Saturne, poursuit Olivier Sanguy. Quand le soleil est couché, on voit Saturne au Sud et Jupiter à l’Est. Cette dernière est un peu le phare céleste, la planète la plus brillante. Saturne est au méridien vers 23h40 donc on peut donc l'observer au début de la nuit. En ce moment, les anneaux de Saturne dans un télescope, c’est une pure merveille. Pour Jupiter, il faut patienter un peu plus : elle passe au méridien à 4 heures du matin."
Si l'aventure vous tente, il y a ce site internet en français où il suffit de sélectionner votre ville pour avoir la carte de votre ciel.
Depuis son arrivée, internet a pas mal changé la donne. Les internautes passionnés d'astronomie peuvent y trouver toutes les indications nécessaires pour profiter au mieux du spectacle en étant efficace. "Maintenant plusieurs sites donnent des indications comme les vents et les conditions de SEEING, les conditions de vision. Internet a beaucoup changé les pratiques. Désormais, on peut louer pour quelques heures ou quelques minutes un télescope à l'autre bout du monde et faire des clichés super, en peu de temps et sans avoir à sortir. On peut critiquer cette méthode mais en tout cas c'est efficace."
L'occasion en cette période de toucher aussi de l'œil Vénus ou encore Mercure mais plutôt en fin de nuit. Elles apparaissent du côté où le soleil se couche. Mercure est au méridien et donc au mieux de sa visibilité vers 4 heures et quart du matin. Patience !
"La super-lune c'est du super flan"
Dans la nuit de vendredi au samedi 30 septembre, ce sera la "super-lune", une lune plus proche de la terre et donc plus visible. Pourquoi ce phénomène qui se produit 3 à 4 fois par an : l'orbite de la lune n’étant pas parfait, il y a donc des moments où l'astre est plus proche de nous ou un peu plus loin.
Ceci a même été analysé et quantifié de manière scientifique par le grand spécialiste lunaire Fred Espenak. Sur une période de 5 000 ans, il a noté la lune au plus près (356 000 km de la terre) et au plus loin (370 000 km). Il a établi une échelle allant de 0 à 1. La super-lune étant à partir de 0,9.
On nous annonce une nouvelle super-lune pour la nuit de vendredi à samedi. Le terme a été inventé par un astrologue et depuis, on nous vend régulièrement le phénomène. De quoi faire rougir notre astronome de la Cité de l'Espace. "La super-lune c'est du super-flan. On nous survend un truc banal, on dit aux gens : sortez et vous verrez quelque chose d'exceptionnel. En fait, on ne voit rien d'extraordinaire car cette super-lune peut-être 14% plus grosse mais franchement à l'œil nu, on ne peut pas voir la différence. Ça risque de renforcer le sentiment anti-science."
Le phénomène ne mériterait donc pas de s'y attarder des heures. Si l'on se réfère à l'échelle de Fred Espenak, la lune attendue le 29 septembre se situerait à 0,964, là où celle du 31 août dernier était à 0,997.
D'ailleurs le mois d'août a connu 2 pleines lunes, ce que l'on appelle la lune bleue (Blue moon en anglais, ce qui n'a rien à voir avec la couleur !). "Une lunaison c'est 29 jours. On peut donc avoir 2 lunaisons dans un mois. C'était le cas au mois d'août avec en plus 2 super-lunes bien meilleures que celle prévue vendredi soir."
Comme le recommande Olivier Sanguy, allez donc observer le ciel car la période est propice. Pour ceux qui voudraient voir une super-lune vraiment super : rendez-vous le 4 juillet 2031. Une super-lune de niveau 1 (maximum de l'échelle) est annoncée.
