Le CHU de Toulouse réduit ses déchets de 35%

Grâce au projet "Green bloc", les blocs opératoires du CHU de Toulouse se mettent au vert. Depuis 2019, une "Green team" composée de 15 professionnels des blocs tous métiers confondus, s'est lancée dans un projet de tri et de valorisation.

Les blocs opératoires consomment beaucoup en eau et en électricité. Ils produisent également une grande quantité de déchets.

"20 à 30% des déchets d’un établissement de santé sont issus des blocs opératoires". A l’échelle du CHU de Toulouse qui compte 10 blocs opératoires et 63 salles d’interventions cela représente plus de 1 200 tonnes de déchets par an.

En 2019, une équipe de l’hôpital Pierre-Paul Riquet à Toulouse, pilotée par le Dr Charlotte Martin, médecin anesthésiste réanimateur en neurochirurgie et responsable de l’unité des blocs des urgences, s’est lancée dans un projet de tri et de valorisation appelé "Green bloc".

Un bloc opératoire écoresponsable

"On était en bloc opératoire et on regardait les poubelles et on se rendait bien compte que l’on produisait énormément de déchets", souligne le Dr Charlotte Martin.

A la maison, on trie mais on ne le faisait pas dans le bloc opératoire. Donc on a constitué une "green team" composé d’agents du bloc opératoire, d’aides-soignants, d'infirmières, d'infirmières de bloc, cadres et médecins pour créer ce projet de tri et de valorisations des déchets.

Charlotte Martin, médecin anesthésiste porteuse du projet Green bloc

Une seule intervention dans le bloc opératoire générait avant autant de déchets qu’une famille de quatre personnes sur une semaine. En réduisant l'emballage avec un seul et même "pack" qui contient tout le matériel nécessaire pour l'opération, la "green team" réussit à réduire considérablement ses déchets.

"On a comparé l’ancienne méthode et la nouvelle méthode et on a constaté qu’il y avait une réduction de 18 fois le nombre de blisters jetés pour une intervention donnée", confirme le professeur en chirurgie orthopédique, Nicolas Bonnevialle.

Ça n’a pas influencé la manière dont nous travaillons mais par contre, on a amélioré les conditions de travail de nos infirmières car il y a beaucoup moins de manipulation à réaliser.

Nicolas Bonnevialle, professeur chirurgie orthopédique

Réduction de 35% des déchets

Les déchets du bloc opératoire sont triés dans deux conteneurs différents :

  • Les (DAOM) déchets assimilés aux ordures ménagères, détritus non valorisés qui terminent à l’incinérateur,
  • Les (DASRI) déchets d’activités de soins à risques infectieux qui contiennent trois fois plus de CO2 et plus coûteux à transporter.

Quand on a commencé le projet en 2019, on était à 50% de nos déchets traités en DASRI et 50 % de nos déchets traités en DAOM. Avec cette nouvelle mise en place, on a réduit de façon significative nos déchets traités en DASRI puisque l’on est maintenant aux alentours de 15% et le corollaire, c’est l’augmentation des DAOM.

Charlotte Martin, médecin anesthésiste porteuse du projet Green bloc

Toutes ces ordures brulées servent ensuite à produire de l’énergie pour le chauffage et la blanchisserie. D'autres déchets sont revalorisés comme le plastique, le papier et les métaux utilisés pendant l’opération. Ils sont dans un premier temps décontaminés puis triés en fonction de leurs filières pour être revalorisés derrière.

Tous les déchets sont systématiquement pesés pour voir les progrès réalisés.

La réanimation, autre service gros pourvoyeur de déchets, a rejoint début 2022 le projet "Green bloc" selon des protocoles et circuits différents.

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