"Le dernier projet commercial de cette dimension en France" : feu vert pour un projet de 25 200m2 redimensionné mais toujours controversé

La mairie de Muret près de Toulouse (Haute-Garonne) vient de signer le permis de construire du futur centre commercial de 25 200 m2, 20 ans après le premier projet. Celui-ci reste toutefois controversé dans une période où la France a un objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN) des sols à l'horizon 2050.

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Un terrain de 14 hectares au sud de Muret près de Toulouse (Haute-Garonne) va bientôt accueillir le grand projet de centre commercial des "Portes des Pyrénées". Le maire André Mandement, en a signé le permis de construire ce mardi 21 novembre 2023 après plusieurs rebondissements judiciaires. 

"On a passé les étapes les plus difficiles, les planètes se sont enfin alignées et la constance a fini par payer", sourit l'édile. Fin juillet, la cour administrative d'appel de Toulouse a décidé d'annuler l’arrêté de refus de permis de construire à la société civile immobilière Porte des Pyrénées et lui a même attribué un avis favorable. La Commission nationale d’aménagement commercial a, elle, donné son feu vert, le 12 octobre. Le maire a ensuite validé le permis de construire.

25 200 m2 de surface commerciale

Il rappelle l'essence de ce projet qui date de 2002 : "Avant mon arrivée à la mairie en 2008, c'était un ensemble commercial de 120 000 m2, qui était prévu ce qui est considérable, indique-t-il à une équipe de France 3 Occitanie. On a retravaillé le projet et on est arrivé à 25 200 m2 de surface commerciale, soit 4 hectares sur une parcelle de 14 hectares."

Pour l'édile, la surface du projet est à une dimension acceptable pour Muret qui accueille 25 000 habitants. "Cela doit être à une dimension correcte mais pas non plus démesurée. La partie commerciale de vente alimentaire fera 5 000 m2, c'est conséquent à la hauteur d'une ville comme Muret."

Craintes des commerçants

Au centre-ville de Muret, les commerçants redoutent déjà l'arrivée de cette nouvelle zone commerciale.  "On a des craintes que les habitants de Muret désertent le centre pour aller au centre commercial, explique Laurence Cintas, gérante du magasin de prêt à porter mon vestibule. La commerçante s'inquiète surtout de la multiplication des zones commerciales en périphérie de Muret : "On a quand même un grand centre commercial à Portet, un autre à Roques, je ne vois pas l'intérêt d'en ouvrir un ici, ce que ça peut apporter à Muret. Je n'ai pas compris quelle serait la zone de chalandise, non plus."  

L'aire urbaine de Toulouse compte aujourd’hui 1,4 million de mètres carrés de surface de vente. Un chiffre dans la moyenne nationale, mais qui serait trop élevé selon plusieurs experts. En 2018 déjà, l’Agence d’urbanisme et d’aménagement de Toulouse estimait dans un rapport que l’offre arrivait à saturation. Elle y écrivait :" Le territoire toulousain connaît les premiers symptômes de l’essoufflement du modèle de développement extensif de ces grandes surfaces".

Dernier projet de cette envergure

Pour autant, Alain Mandement signale qu'il s'agira du "dernier projet commercial de cette dimension en France, en raison du vote de la loi Climat et résilience, qui fait qu'un projet comme celui-ci n'est plus possible." D’ici à fin 2030, la France doit, en effet, bétonner moitié moins qu’entre 2010 et 2019, une première étape avant le zéro artificialisation nette des sols exigé d’ici à 2050, imposée par cette loi Climat et résilience adoptée en 2021. Mais ce projet était antérieur à ce nouveau dispositif législatif.

Avec ces nouvelles contraintes, le futur centre commercial est encore plus attractif pour les grandes marques :"Toutes les enseignes qui veulent se développer trouvent là quasiment la seule opportunité pour le faire. Je pense que la file d'attente pour négocier dans le salon de discussion avec la société Sodec à Paris, doit être imposante", ajoute le premier magistrat tout en se voulant rassurant : "Nous ne voulons pas d'un centre déséquilibré, nous avons d'ailleurs fait le choix de supprimer la galerie du centre commercial."

Ce nouveau projet pourrait générer environ 500 emplois sur le Muretain.

(Avec Emilien David)

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