200 personnes vont se relayer jour et nuit pour lire "Les Misérables" de Victor Hugo, à partir du vendredi 8 novembre au soir dans le plus vieux squat de Toulouse,
L'oeuvre sera lue dans sa quasi-intégralité, de vendredi 20H00 jusqu'à dimanche 23H, selon l'association L'atelier idéal qui gère le squat La Chapelle sité près du conseil général de Haute-Garonne.
Pour ces 48 heures de lecture non-stop, l'association a fait appel à "une multitude de musiciens, plasticiens, comédiens, danseurs, jongleurs", "cuisiniers, amateurs et professionnels, connus et inconnus".
Le roman de Hugo - qui évoque la vie des "misérables" du 19e siècle en France et plus particulièrement la destinée du bagnard Jean Valjean - "est toujours d'actualité", insiste l'association. Parmi les thèmes qu'il développait, elle mentionne "précarité, amalgame de la misère et de la délinquance, légitimité des gouvernants et de la loi, justice, incarcération, accès à l'instruction", etc.
Des intervenants auront "carte blanche" pour commenter certains des chapitres lus "Quand Hugo dénonce les conditions de détention au XIXe siècle, il y aura une intervention de L'envolée", journal militant qui publie des lettres de prisonniers ainsi que des analyses sur la société et ses lois, dit-il. De même, la juge pour enfants Odile Barral, membre du Syndicat de la magistrature, devrait intervenir sur le thème du fichage.
Située 36 rue Danielle Casanova à Toulouse, le lieu est une ancienne chapelle occupée depuis 1993. "Il s'agit d'"un squat politique, plutôt
du courant libertaire et anarchiste. Ce n'est pas un lieu d'habitation mais un site d'expérimentation sociale, politique et culturelle qui permet notamment à
des militants de préparer leurs actions", explique Yann Valade.
La Chapelle a ainsi organisé des événements contre le nucléaire, soutenu la campagne Zéro enfants à la rue, menée par le CREA (collectif pour la réquisition, l'entraide et l'autogestion), ou encore accueilli dès 2003 l'une des premières AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne) de la région.
Depuis 2009, la ville de Toulouse est propriétaire du lieu qui appartenait initialement à l'archevêché. Ses occupants - toujours dans l'illégalité
- réclament aujourd'hui un bail immobilier de très longue durée.