A l'appel de 3 de leurs organisations syndicales, les agriculteurs manifesteront mercredi après-midi à Toulouse, à la Cité Administrative, pour dénoncer les "nouvelles lourdeurs administratives" que constituent les "surfaces non agricoles" à déclarer pour l'année 2015.
A l'appel des Jeunes Agriculteurs 31, de la FDSEA 31 et de la Coordination Rurale31, ils se sont donnés rendez-vous à 14 heures devant la Direction départementale du territoire (DDT) de la cité administrative de Toulouse.Du coup, la préfecture annonce la fermeture des entrées de la cité administrative et prévoit une circulation difficile :
#Manifestation agricole à #Toulouse demain après-midi : gêne de la circulation à prévoir et entrées de la cité administrative fermées.
— Préfet LRMP (@PrefetLRMP) February 23, 2016
Comme à Tarbes (Hautes-Pyrénées) mardi matin, les agriculteurs se mobilisent pour dénoncer "la baisse des prix, la hausse des charges, le trop-plein de normes et la sur-administration". Nouvelles venues dans le collimateur des agriculteurs, les Surfaces Non Agricoles (SNA), qui regroupent l'ensemble des éléments non agricoles (bâtiments, routes, haies, bosquets, mares...).
Jusqu'à 2015, ces SNA n'entraient pas dans les éléments à déclarer qui conditionnent les aides touchées par les agriculteurs dans le cadre de la Politique Agricole Commune. Mais depuis janvier, il faut désormais les déclarer.
"Après avoir passé des semaines à faire la déclaration la plus juste possible, écrivent les 3 organisations syndicales dans un communiqué, les agriculteurs ont découvert à la fin du mois de janvier, avec stupéfaction et sans avertissement préalable, qu’on leur demande de s’assurer que ces éléments non agricoles aient été correctement dessinés et caractérisés par des prestataires de services qui ne connaissent pas le terrain, et, le cas échéant, de signaler à l’administration toute erreur de numérisation ou de description".
"Pour cela, ajoutent les syndicats, sont utilisées des fiches PAPIERS…. Cela peut représenter un travail colossal pour la majorité des exploitations puisque pour un seul dossier, le nombre de SNA peut s’élever à plusieurs centaines voir milliers de fiches : un arbre = une photo = une feuille ! Chaque fiche doit être consultée pour vérifier l’exactitude des données enregistrées… Au-delà du montant des aides, les agriculteurs s’inquiètent aujourd’hui de voir ce travail d’identification servir d’autres objectifs dont ils n’ont pas connaissance aujourd’hui et qui les pénaliseraient encore davantage dans le futur".
Pour les agriculteurs, très remontés contre l'administration, ces SNA désormais à déclarer, semblent constituer la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ils dénoncent le "retard de versements des aides de la Politique Agricole Commune", et expliquent que les avances versées fin 2015 ne suffisent pas "à combler les déficits de trésorerie d’exploitations déjà en grande difficulté".