200 avocats ont manifesté à midi sur les marches du palais de justice de Toulouse au lendemain des incidents de Lille. Ils ont aussi voté la grève générale mais Christiane Taubira est revenue entre-temps en partie sur sa réforme.
Quelque 200 avocats en robes ont manifesté leur colère, mercredi sur les marches du palais de justice de Toulouse, après les incidents entre la police et leurs confrères de Lille. Ils brandissaient des affichettes sur lesquelles on pouvait lire : "Nous sommes tous des avocats lillois".
A Lille, pour la première fois depuis le début du mouvement, la police est intervenue mardi pour ouvrir l'accès du palais de justice bloqué par quelque 200 avocats. "La police a chargé et environ cinq avocats se sont fait molester", avait rapporté le bâtonnier de Lille.
"J'ai trouvé les images insupportables à titre personnel", a déclaré à l'AFP l'avocat toulousain Maître Alexandre Martin. Le rassemblement de mercredi à Toulouse visait selon lui "à manifester notre colère et notre indignation devant les violences illégitimes exercées par les forces de police à l'encontre des avocats de Lille".
Sur les marches, les avocats toulousains montraient également des affichettes "#AJenpéril" contre la réforme de la ministre de la Justice Christiane
Taubira sur l'Aide juridictionnelle (AJ).
Le Conseil de l'ordre a voté mercredi midi la grève générale jusqu'à lundi soir, a précisé le batonnier, Maître Anne Fauré. "Nous ne voulons pas financer l'aide juridictionnelle, les médecins ne financent pas la CMU, et nous ne voulons pas que les indemnisations des avocats baissent à l'AJ", a-t-elle déclaré. Avec la réforme, "ce n'est plus rentable, les avocats ne pourront plus travailler", s'est-elle insurgée. "Actuellement, pour défendre la liberté d'un homme [auprès du juge des libertés et de la détention] il n'y a pas plus important, plus grave comme responsabilité morale, on gagne 2 unités de valeur, c'est-à-dire 48 euros brut, ou 22 euros net", a-t-elle affirmé.
Les 1.498 avocats toulousains faisaient depuis vendredi la grève de l'aide juridictionnelle, ainsi que des consultations gratuites dans les mairies, a-t-elle indiqué.
Mais en début d'après-midi, on apprenait que la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, renonçait à faire payer l'aide juridictionnelle par les avocats, accédant ainsi à la principale revendication des avocats.