Les étudiants de l'Ecole nationale supérieure agronomique de Toulouse ne veulent pas de la fusion avec Centrale

Les étudiants ingénieurs agronomes s'opposent à la fusion de l'ENSAT et l'Institut National Polytechnique de Toulouse pour se rapprocher du Groupe des Écoles Centrales. Les futurs ingénieurs ignorent ce que deviendra leur école.

Les étudiants et anciens étudiants de l’École nationale supérieure agronomique de Toulouse alertent "du risque très fort" de la disparition de leur école du paysage des grandes écoles publiques d’ingénieurs agronomes.

Les étudiants dénoncent un "affaiblissement, voire un effacement" provoqué par le projet de transformation de l’Institut National Polytechnique de Toulouse, dont l’ENSAT est l’une des composantes et membre fondateur, en Centrale Toulouse Institut.

Une fusion qui passe mal

En décembre 2021, la présidence de l’Institut National Polytechnique de Toulouse a engagé un projet de rapprochement avec le Groupe des Écoles Centrale. L'objectif : fusionner les deux écoles en une seule direction générale de tous les centres de décision et créer la Centrale Toulouse Institut d'ici 2024.

D'après le projet initial, l'ENSAT devait "continuer de jouir pleinement de ses singularités en matière de gouvernance, de stratégie de recherche, de diplomation et d’offre de formation" écrit l'association des étudiants et diplômés de l'ENSAT, Les AgroToulousains, dans un communiqué de presse. Mais ce n'est plus ce qui est prévu et le rapprochement ne plait pas aux étudiants. "On veut que l’école reste indépendante, que la double nomination de notre directeur se perpétue, on veut garder une liberté de recherche", soupire Agathe Jurus étudiante en deuxième année.

L'école perdrait ses pouvoirs

Si les élèves alertent c'est qu'un vote du Conseil d'Administration doit avoir lieu le 14 mars 2023, sur les nouveaux principes de fonctionnement et de gouvernance de l'école. "On veut que notre directeur continue d'être nommé par le ministère de l'Enseignement supérieur et par le ministère de l'Agriculture", prévient Agathe Jurus. Elle ajoute : "Ce vote va nous donner plus de précision sur le projet et dans l'idéal la validation de nos revendications".

Si le projet abouti, le conseil d'école et le directeur "perdraient toutes leurs capacités d'arbitrage sur le contenu pédagogique, le budget, sur les profils et le nombre d'enseignants-chercheurs à recruter et même sur le nombre d'élèves ingénieurs qui pourraient intégrer ses rangs", précise les élèves.

En opposition à la fusion, les AgroToulousains estiment que "ce projet apparaît en totale contradiction avec le projet de loi d’orientation et d’avenir agricole en préparation et le souhait du président de la République de former plus d’ingénieurs, de doctorants et d’apprentis dans le domaine du vivant et plus particulièrement en agronomie"

"On ignore ce que deviendra l’ENSAT"

Selon les étudiants, les conditions ne seront plus réunies pour permettre de "former en nombre suffisant des ingénieurs agronomes en capacité d’appréhender et d’agir sur les crises systémiques que nous vivons, et de contribuer à relever les défis de la souveraineté alimentaire et de l’adaptation au dérèglement climatique."

On ne sait pas si l’école continuera de former à l’ingénierie agronome

Agathe Jurus

étudiante en deuxième année à l'Ensat

"On ignore ce que deviendra l’ENSAT. On ne sait pas si l’école continuera de former à l’ingénierie agronome, on ne sait pas si notre spécificité sera gardée", regrette l'étudiante en deuxième année. 

Conclusion : l'ENSAT, qui couperait tout lien avec le ministère de l'Agriculture, ne garderait que son nom d'école et deviendrait "une simple composante d'une école centrale en quête d’espace pour son campus et d’enseignants pour verdir ses formations généralistes", d'après les étudiants.

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