Le préavis de grève déposé par la CFDT au sein de la brigade de surveillance des douanes à l'aéroport de Toulouse-Blagnac court toujours. Certains jours, il n'y a pas de contrôle.
Depuis le début de ce mois de mars 2024, les douaniers de l'aéroport de Toulouse-Blagnac observent une grève tournante pour dénoncer une brigade en souffrance liée au management d'une responsable. Après la journée du 2 mars et ses 100% de grévistes, un nouveau préavis d'un mois a été déposé par la CFDT. Et les agents s'organisent tout à tour pour cesser le travail.
Des jours avec service, des jours sans
"On n'a pas envie de bloquer les passagers ou les avions pour se faire entendre", nous confie un agent de la brigade qui souhaite garder l'anonymat. Leur mobilisation n'est pas vraiment visible du grand public, mais elle peut laisser le champ libre aux trafiquants. Pour rappel, Toulouse-Blagnac est le sixième aéroport de France avec ses 7,8 millions de passagers. En 2022, les douaniers y avaient réalisé une jolie prise : 20 kilos de cocaïne découverts dans une valise.
Les jours où il n'y a pas de contrôle, les gens qui rentrent de l'étranger avec des cigarettes, des contrefaçons ou des stupéfiants sont bien contents.
Quand les douaniers désertent le contrôle, des cadres viennent assurer le service. "Ils viennent tenir la boutique, nous dit notre source. C'est assez risible. C'est de l'affichage. Ils contrôlent quelques bagages pour, d'une certaine façon, casser le mouvement."
Pas d'avancée
Le dialogue et les échanges entre la direction et la CFDT ne sont guère fructueux, même si un agent supplémentaire devrait venir bientôt renforcer la brigade aéroportuaire. "Ils noient le poisson", car le cœur du conflit est ailleurs.
Ce que ces douaniers dénoncent, c'est le comportement managérial d'une responsable. "Dénigrement, accusations mensongères..." Vingt-sept signalements ont été rédigés et une pétition lancée il y a plusieurs mois déjà. Et la seule réponse obtenue tient en un mail reçu il y a quelques jours "pour nous dire qu'on allait avoir un entretien individuel pour chaque agent de la brigade alors qu'on a déjà rempli un questionnaire et les fiches de signalement."
L'administration n'aime pas taper sur ses cadres.
Un agent de la brigade de l'aéroport Toulouse-Blagnac
Pour les grévistes, la direction joue la montre. Eux se disent déterminés. Et ce d'autant plus que "le conjoint, qui avait voulu alerter sur l'état de sa femme, est attaqué en justice pour diffamation." L'audience au tribunal est prévue le 30 avril 2024.
À l'heure de la publication de cet article, nous n'avons pas eu de retour à notre demande d'entretien formulée auprès de la direction régionale des Douanes.