Les hirondelles sont de retour, cité Madrid à Toulouse

La Cité Madrid, abritait l'une des plus importantes colonies d'hirondelles de Toulouse avant les travaux engagés pour sa réfection. Aujourd'hui, elles sont de retour, grâce à l'installation de nids factices.

C'est un ballet incessant. Dans le ciel bleu de la cité Madrid à Toulouse, les hirondelles tournoient sans relâche. Elles s'engouffrent dans les nids placés juste sous les toits pour nourrir leurs petits et repartent aussitôt.
Elles ont fait leur retour au mois de mars dans cette petite cité HLM du quartier des Sept Deniers qui abrite depuis de longues années déjà l'une des plus importantes colonies d'hirondelles de l'agglomération toulousaine.
Pourtant, les travaux de réhabilitation thermique des immeubles engagés par Habitat Toulouse avaient nécessité de déposer leurs nids naturels. Pour éviter que les hirondelles disparaissent, l'organisme a engagé un partenariat avec l'association Nature Midi-Pyrénées. Ensemble, ils ont décidé de poser des nids factices, en béton de bois. Des appâts pour inciter les hirondelles à revenir s'installer.

L'opération est un succès

40 nids factices ont été placés sous les toits des immeubles. Aujourd'hui, 38 sont occupés par un couple d'hirondelles. Et chacun abrite plusieurs petits. "La surprise, c'est que tous les nids ont été visités et la plupart sont occupés. C'est rare." souligne l'ornitologue Jean Ramière, salarié de l'association Nature Midi-Pyrénées. Avec un bémol cependant : "On n'a qu'un seul nid naturel".

Et c'est un problème. Ces faux nids ont presque trop de succès. Car l'idée de départ, c'était bien d'inciter les hirondelles à construire leurs propres nids à côté. Hors, comme le souligne Raphaël Vergne, chargé de l'opération de réhabilitation à Habitat Toulouse, "elles ne sont pas en mesure aujourd'hui de reconstruire leur nid à cause de l'enduit. Il est légèrement différent de l'ancien". Un enduit trop lisse, résultat, les boues que les hirondelles utilisent pour faire leur nid ne tiennent pas, comme en témoignent les traces laissées sur les façades. 

De nouveaux aménagements vont être réalisés

Un enduit inadéquat, "cela faisait partie du risque, identifié avec l'association Nature-Midi-Pyrénées" indique Raphaël Vergne. En décembre, après le départ des hirondelles pour des latitudes plus clémentes, des réglettes de bois seront donc installées sur les immeubles pour leur permettre de mieux s'installer l'an prochain. Car "il ne faut surtout pas rendre les hirondelles fainéantes" souligne Jean Ramière. 

Les habitants plutôt favorables​

Il y a ceux comme Antonio Castillo, qui n'avait pas remarqué que c'étaient des hirondelles mais qui est quand même heureux de les entendre chanter. Et puis, il y a celles qui attendaient leur retour de pied ferme. Cathy Aeschelmann par exemple a exigé d'avoir un nid au-dessus de chez elle.

"Je pense que c'est très bien", dit-elle. "J'ai demandé des nids au-dessus de chez moi, ça me plaît, on entend les petits dans les nids". Elise, se réjouit également : "Je suis vraiment heureuse de les voir revenir car j'étais inquiète".

L'hirondelle des fenêtres, une espèce qui souffre

Entre les pesticides, la pollution, la destruction directe de ses nids par l'homme et les attaques de chats, "l'hirondelle est une espèce qui souffre" souligne Jean Ramière. Chaque année, ses colonies diminuent. Une enquête menée par son association il y a deux ans n'avait pu que le constater, les hirondelles ne sont pas épargnées dans l'agglomération toulousaine. La ligue de protection des oiseaux a également lancé une grande enquête sur les hirondelles sur le territoire national, chaque citoyen est invité à participer en rendant compte de ses observations.

Une démarche durable

Les travaux de réhabilitation des immeubles de la cité Madrid devraient s'achever fin 2013. Prochaine étape, la mise en place d'espaces verts. Avec selon Raphaël Vergne "une végétation adaptée au climat, des espèces de plantes qui ne nécessitent ni taille ni eau", une manière de respecter la biodiversité en limitant les charges des locataires.