Les laboratoires d’analyses à nouveau en grève demain 1er décembre et jusqu’au samedi 3 décembre. Le mouvement est reconduit à l’appel de quatre syndicats et il pourrait se durcir si l’Etat continue à faire la sourde oreille. La mobilisation s'annonce massive à Toulouse où les laboratoires de ville devraient rester fermés.
À l'appel de quatre syndicats, les biologistes médicaux seront en grève du 1er au 3 décembre. Lors d’une première mobilisation en novembre dernier, ils avaient tenté de faire évoluer les négociations avec le gouvernement et la CNAM, au titre "de l'effort de guerre de la période Covid"
L’enveloppe globale proposée par la profession atteint les 685 millions d’euros sur quatre ans, ne convient apparemment pas au gouvernement qui maintient selon l'alliance de la biologie médicale (ABM) sa décision "de punir le secteur en maintenant l’économie de plus d’un milliard d’euros jusqu’en 2026". Les professionnels du secteur parlent de "sacrifice des laboratoires de proximité et de la santé des Français".
Selon Laurent Escudié, président du laboratoire Céballiance à Toulouse et adhérent du syndicat national des médecins biologistes, "si l’État maintient cette position, 400 sites mettront la clé sous la porte en France soit 10% de laboratoires".
Un bras de fer est engagé
Le président du laboratoire Céballiance, Laurent Escudié l’affirme : "nous souhaitons vraiment être entendus par les autorités. Nous avons aujourd’hui le sentiment de tourner en rond, le sentiment que l’on veut nous faire payer le tout Covid de ces deux dernières années".
Le biologiste explique que "les biologistes et l’ensemble des collaborateurs n’ont pas demandé cette politique, ils l’ont assumée. On a tenu notre rôle et on a démontré un engagement total dans cette crise. Aujourd’hui on nous demande de rembourser des sommes qui auraient été gagnées sur cette crise. Mais la crise a coûté cher aux laboratoires, des investissements et des recrutements. La seule réponse que l’on a des autorités est : on va baisser de manière pérenne vos budgets, non pas sur le Covid, mais sur votre activité de ville".
Le gouvernement fait la sourde oreille
Laurent Escudié rappelle que la profession a fait une contreproposition "qui va dans le sens de ce qui nous a été demandé à savoir une baisse pérenne de notre activité de routine. On a accepté, on a fait un grand pas sur une baisse de notre activité de ville et Covid. Et c’est cette activité de ville qu’il est impératif de préserver pour le maintien de notre métier".
Cette activité de routine, c’est un vrai sujet pour l’avenir de la profession et pour les patients également. Nous sommes des acteurs de premier recours de l’accès aux soins, nous avons un maillage sur l’ensemble du territoire. C’est un changement radical de notre modèle sur la base d’une simple baisse de notre budget et cela va impacter de manière significative la qualité du service et de manière certaine, cela entrainera la fermeture de laboratoires. Et les plus touchés seront ceux situés en zone rurale".
Mouvement très suivi
Le premier mouvement de grève a été très suivi en novembre dernier par les professionnels du secteur. "Je suis convaincu qu’il le sera également dès demain". Les quatre syndicats appellent les laboratoires de ville à tirer le rideau du 1er au 3 décembre.
Les laboratoires de ville de Céballiance seront fermés, nous assure Laurent Escudié. "Nous allons faire attention à ce que l’impact n’engendre pas des difficultés pour certains patients. Les laboratoires rattachés à des établissements de soins, type clinique continueront leur activité en lien avec des urgences".
Les professionnels ont le sentiment de "parler à un mur" et sans réponse concrète de la part du gouvernement, le mouvement pourrait se durcir. Demain une conférence de presse de l’alliance de la biologie médicale(ABM) se déroulera au palais des Congrès à Paris.