La grève lancée par les laboratoires médicaux lundi 14 novembre est très largement suivie. 95% des établissements participent au mouvement selon l’Alliance de la Biologie Médicale. 3 jours de grève pour dénoncer le projet de loi qui prévoit 250 millions d'euros d'économies dans le secteur.
Pas la peine de vous rendre dans un laboratoire d'analyses médicales ce mardi 15 novembre. Vous trouverez porte close. Voilà le genre de message que l'on peut trouver devant les laboratoires : "Afin de sensibiliser les pouvoirs publics sur les conséquences néfastes du projet de baisse drastique du budget imposée à notre activité, l’ensemble des laboratoires d’analyses en France sera fermé au public et aucune analyse ne pourra être réalisée dans nos laboratoires, pendant trois jours reconductibles à compter du 14 novembre 2022."
Un avenir incertain
Le secteur de la biologie médicale est en grève pour 3 jours. 95% des établissements ont suivi le mouvement lundi 14 novembre. Les biologistes protestent contre l'effort financier de 250 millions d'euros d'économies pour 2022, qui leur est demandé par l'Etat. 250 millions d'euros demandés au secteur afin de renflouer la Sécurité sociale.
Les biologistes ne cachent pas avoir réalisé d'importants chiffre d'affaires pendant la crise sanitaire. Pour autant difficile de connaitre le montant des bénéfices réalisés par les laboratoires. Avec les tests Covid, le secteur aurait enregistré un chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros. L'Alliance de la Biologie Médicale, à l'origine de cette action conçoit une contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros uniquement sur l’enveloppe Covid et limitée à 2023. Pas question d'aller au delà.
Négocier pour "limiter la casse"
Antoine Treil est le président des laboratoires Eurofins Interlab dont le siège est à Albi. L'entreprise possède 7 laboratoires en Occitanie et a réalisé un chiffre d'affaires de 17,4 millions d'euros en 2021 (source vérif.com). Il demande que des négociations soient engagées pour "limiter la casse".
"La Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) a décidé de récupérer 1,3 milliards d'euros sur 4 ans pour les laboratoires, sous prétexte qu'on aurait eu une activité exceptionnelle l'an dernier. L'an dernier on a répondu à une crise sanitaire sans précédent avec certes des bénéfices, mais aussi beaucoup d'investissements. Il faut qu'on ait une discussion intelligente avec la CNAM".
Au micro de LCI ce lundi, Gabriel Attal, le ministre des comptes publics s'est montré très ferme. "Les laboratoires d'analyses médicales peuvent faire des efforts. Je ne lâcherai pas". Le message est clair. Les biologistes doivent décider d'une poursuite du mouvement ce jeudi.