Les médecins hospitaliers sont appelés à la grève partout en France ce lundi pour réclamer une revalorisation de leur temps de travail et de leurs carrières mais aussi pour protester contre la pénurie de praticiens à l'hôpital.
Ils sont appelés à cesser le travail toute la journée ce lundi, partout en France, puis tous les soirs et toutes les nuits. Deux intersyndicales appellent les médecins hospitaliers à une grève "massive" pour réclamer une meilleure appréciation de leur temps de travail et une revalorisation des carrières à l'hôpital, confronté à une pénurie de praticiens. Dans la pratique, les opérations programmées devraient être reportées dans les hôpitaux mais la continuité des soins sera assurée car les médecins peuvent être assignés selon les besoins.Un mouvement lancé par les anesthésistes
Le mouvement a été initialement lancé par le syndicat d'anesthésistes SNPHAR-E. Il est désormais soutenu par Avenir Hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH). "Environ 80% des anesthésistes-réanimateurs et entre 30 et 40% des praticiens d'autres spécialités" devraient participer à ce mouvement selon Max-André Doppia, le président d'Avenir hospitalier.Des conditions de travail difficiles
"A l'heure où près de 30% des postes de praticiens hospitaliers sont vacants, ce chiffre et nos conditions de travail s'aggravent chaque année", s'était alarmée son intersyndicale au début du mois. En cause, notamment, le temps de travail des praticiens hospitaliers : censé ne pas dépasser les 48 heures hebdomadaires, il se rapproche "plutôt des 60 heures", explique Max-André Doppia.Dénonçant le "flou réglementaire" encadrant les obligations de service des médecins, les intersyndicales souhaitent une meilleure prise en compte des gardes et des mesures permettant aux praticiens de "maîtriser" leur temps de travail. Elles réclament en outre que 20% du temps de travail soit réservé aux activités non postées auprès du patient, comme la recherche.
Côté rémunération, la "revalorisation substantielle de l'indemnité d'engagement de service public exclusif", ou encore de meilleurs salaires en début et en fin de carrière font également partie des doléances.
Voir ici les explications de Christine Ravier sur cette grève :
Les médecins hospitaliers sont appelés à une grève "massive"
lundi par deux de leurs intersyndicales pour réclamer une meilleure appréciation
de leur temps de travail et une revalorisation des carrières à l'hôpital, confronté à une pénurie de praticiens.
Un plan hôpital promis par la Ministre de la Santé
"Depuis plus de quatre ans, le gouvernement alterne promesses, commissions, réflexion et reculades" sur l'attractivité des carrières hospitalières, s'était récemment indignée Avenir hospitalier. L'année dernière, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait présenté un plan de 250 millions d'euros consacrés à ce thème, mais sa mise en oeuvre se fait toujours attendre, déplorent les syndicats.De son côté, le ministère assure que le "calendrier sera respecté" et que "les modalités de mise en oeuvre (du plan) seront présentées dans les prochains jours".
Une autre grève, à l'appel cette fois des cinq intersyndicales de PH, est d'ores et déjà prévue le 12 octobre.
Vendredi, en présentant le projet de budget de la sécurité sociale pour 2017, Mme Touraine a salué "les efforts des professionnels de santé" qui ont permis de réduire le déficit de la sécurité sociale. Mais, en 2017, les hôpitaux, en forte tension, devront encore faire des efforts à hauteur de 845 millions.