190 anciens salariés de Molex à Villemur-sur-Tarn ont demandé à la cour d'appel de Toulouse lundi d'obtenir des dédommagements après leurs licenciements. Un énième épisode judiciaire.
Plusieurs dizaines d'ex-salariés du groupe de connectique automobile Molex se sont à nouveau réunis lundi à la Cour d'appel de Toulouse pour tenter d'obtenir des dommages et intérêts suite à leurs licenciements qu'ils jugent "injustifiés", a-t-on appris auprès de leur avocat.
La Cour doit rendre ses arrêts le 9 août dans ce nouveau volet d'une procédure qui dure depuis plusieurs années, a indiqué Maître Jean-Marc Denjean, qui défend 190 anciens salariés.
En mars 2014, les prud'hommes de Toulouse avaient jugé que les licenciements étaient dénués de fondement, et accordé plus de 10 millions d'euros de dommages et intérêts aux salariés. Leur versement avait été suspendu suite à l'appel de Molex.
Mais après un arrêt de la Cour de Cassation, la Cour d'appel de Bordeaux a jugé en décembre 2015 que la maison-mère américaine de Molex ne pouvait être tenue pour responsable de la fermeture en 2009-2010 de l'usine de Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne), qui employait 283 personnes. Selon la Cour, la maison-mère ne pouvait être considérée comme coemployeur au même titre que sa filiale française, liquidée.
L'audience de lundi en appel réunissait ainsi uniquement les salariés, le mandataire liquidateur et le régime de garantie des salaires (AGS). Les avocats de ces derniers n'avaient pas pu être joints lundi soir.
Les salariés ont été surnommés "Les Molex" lors de leur combat emblématique contre les "licenciements boursiers" et "les patrons voyous". Mis à pied à la suite d'un long conflit social, ils ont également été au coeur d'une bataille judiciaire pour tenter de faire valoir que la fermeture de leur usine avait été "préméditée et téléguidée" par la maison-mère, alors qu'eux-mêmes jugeaient leur activité rentable.