Après avoir été condamné le 14 novembre dernier par le tribunal de grande instance de Toulouse à devoir fournir sur présentation d'une ordonnance l'ancienne formule du Levothyrox à 25 plaignants, le laboratoire Merck est de nouveau assigné devant la justice ce lundi, à Saint-Gaudens (31).
Une quarantaine de patients souffrant des effets secondaires de la nouvelle formule du Levothyrox ont demandé ce lundi au juge des référés de Saint-Gaudens d'ordonner au laboratoire Merck de leur fournir en urgence l'ancienne formule du médicament. Le 14 novembre dernier, le tribunal de grande instance de Toulouse, saisi par 90 personnes avait donné raison à 25 d'entre elles, condamnant le laboratoire à leur fournir l'ancienne formule du levothyrox sur présentation des ordonnances, sous astreinte de 10000 euros par jour. Ce dernier a fait appel.
Un préjudice d'anxiété
Déjà représentant des plaignants lors de l'audience à Toulouse, l'avocat Jacques Lévy a de nouveau évoqué à Saint-Gaudens un "scandale sanitaire", soulignant que ses clients "souffraient le martyr et ne savaient pas pourquoi". Il a assuré que la France était le seul pays européen ayant "fait modifier ce médicament". Il a aussi réclamé aussi une indemnisation de 12 000 euros pour chaque malade au titre du préjudice d'anxiété.Comme à Toulouse, l'avocat du laboratoire Merck, Antoine Robert, a soulevé l'incompétence du tribunal de grande instance de Saint-Gaudens, estimant que seule la justice administrative est compétente dans ce domaine et non pas les juridictions civiles. Il a demandé le rejet de la demande des plaignants, soulignant qu'"aujourd'hui, l'agence du médicament a indiqué qu'il existait cinq alternatives thérapeutiques, y compris un générique"et a indiqué à l'audience que le laboratoire a l'autorisation d'importer 200 000 boîtes de l'ancienne formule du Levotyrox. Elles arriveront en France le 15 décembre.
Le tribunal de grande instance a mis son jugement en délibéré au 26 décembre 2017.