Selon L'Usine Nouvelle, le conseil d'orientation des infrastructures a déjà tranché sur le sort de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse en prônant son abandon au profit de travaux d'amélioration de la ligne existante pour gagner 30 minutes de temps de trajet.
Le sort de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Bordeaux Toulouse est-il déjà tranché alors que la ministre des transports Elisabeth Borne a soutenu récemment à Toulouse que la décision ne serait prise qu'au printemps 2018 lors de la loi d'orientation sur les grandes infrastructures débattue au parlement ? La ministre déléguée avait même eu cette formule : "Pause n'est pas remise en cause !".Selon une indiscrétion de nos confrères de L'Usine Nouvelle, le conseil d'orientation des infrastructures, une instance mise en place par la ministre au début de l'automne pour réfléchir aux grands projets indispensables pour la France, aurait déjà tranché et prônerait l'abandon du projet de LGV, d'un coût estimé de 8 milliards d'euros pour 200 kilomètres. Il proposerait l'aménagement de la ligne existante qui permettrait de gagner 30 minutes sur le trajet entre les deux capitales régionales.
Le rapport du conseil d'orientation des infrastructures, présidé par Philippe Duron, ne sera officiellement rendu qu'en janvier. Mais cette indiscrétion semble être un enterrement de première classe pour le projet. Le ministre de l'écologie, Nicolas Hulot, qui a la tutelle des transports, avait déjà dit que la France n'avait pas les moyens de financer un tel projet.
En Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie, de nombreux élus se sont mobilisés pour tenter de convaincre le gouvernement de l'importance de cette LGV.
Mais il y a plusieurs facteurs défavorables actuellement : l'état des finances publiques et le manque de plan de financement d'une part, le souhait du nouveau gouvernement de privilégier les transports du quotidien d'autre part. Et même un lobbying négatif : récemment, le président du Conseil Economique Social et Environnemental d'Occitanie, Jean-Louis Chauzy, accusait le patron d'Air France de militer contre le projet de LGV, menaçant de supprimer la navette de la compagnie entre Toulouse et Paris-Orly.
Interrogé par La Tribune, le vice-président de ce conseil a démenti l'information de L'Usine Nouvelle. On n'en attendait pas moins.