La MHE ou Maladie Hémorragique Epizootique se répand dans les foyers du sud-ouest. Le virus provoque de la fièvre, des aphtes et des troubles respiratoires. Les éleveurs se sentent démunis.
À Cassagnabère-Tournas, 30 vaches sur les 165 que compte l’exploitation d’Anaïs Loubet ont été victimes du virus. La MHE, ou Maladie Hémorragique Épizootique se répand dans les élevages du sud-ouest.
Un virus transmis par un moucheron
Ce virus provoque de la fièvre, des aphtes et des troubles respiratoires. Une maladie appelée à tort le covid de la vache, et transmise par un moucheron.
“Cette maladie n’a rien à voir avec le covid”, assure Menno Bruggman, vétérinaire en Haute-Garonne. “C’est un virus mais qui ne présente pas de danger pour l’humain. Chez les vaches, il va provoquer des problèmes au niveau de la langue qui peut pendre jusqu’au sol et des gros aphtes dans la bouche. La maladie provoque des boiteries, on se retrouve avec des vaches et des taureaux qui ne boivent plus, ne mangent plus.”
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La maladie est peu mortelle mais elle affaiblit considérablement les animaux. “Elle est pour ainsi dire constamment couchée”, s’inquiète Anaïs Loubet, éleveuse de vaches limousines à Cassagnabère-Tournas, évoquant l’une de ses bêtes, récemment touchée par la maladie et encore très amaigrie. “Elle ne s’alimente pas comme elle devrait. Après c’est un cercle vicieux : moins elle va s’alimenter, plus elle va dépérir. Nous ne sommes pas certains de pouvoir la sauver.”
Un nouveau virus en France
Le virus est présent en France depuis septembre 2023. Il touche particulièrement le Sud-Ouest : 3700 foyers y sont recensés et la maladie se répand sur le territoire. Les éleveurs se sentent démunis. Ils dénoncent un manque de soutien du gouvernement. “Nous demandons une indemnisation par veau de 5 euros par jour”, explique l’éleveuse. “Nous demandons la prise en charge des frais vétérinaires pour les animaux qui ont été malades. Nous demandons aussi une indemnisation pour les animaux morts et pour les avortements.”
Avec le retour des moucherons au printemps, les exploitants craignent une flambée de l’épidémie. Ils ont prévu de manifester le 16 janvier prochain devant la préfecture de Toulouse.