Une cinquantaine de militants de mouvements d'aide aux migrants et SDF ont manifesté samedi après-midi devant le commissariat de Toulouse "contre les violences policières" après qu'un des leurs eut été sévèrement blessé au visage lundi par un flashball
Le rassemblement silencieux, derrière une banderole indiquant "les violences policières ne sont pas un accident" a duré une heure environ sans incident, avant que le groupe ne se disperse.
Yann Zoldan, 26 ans, étudiant en doctorat de psychologie clinique, a indiqué qu'il avait "porté plainte jeudi matin entre les mains du procureur de la République pour violences volontaires par agent dépositaire de la force publique".
Le visage tuméfié, il assure souffrir de "cinq fractures du visage, notamment du plancher orbital, nécessitant une intervention chirurgicale la semaine prochaine".
Le tir effectué par un lanceur de balles de défense (LBD) a eu lieu "à courte distance" selon les militants, après l'expulsion sans incident, d'un squatt que
la CREA (campagne de réquisitions d'entraide et d'autogestion) venait de mettre à la disposition de plusieurs familles avec enfants, moins de 48 heures auparavant.
Le commissaire de permanence s'est contenté d'indiquer samedi que "les forces de l'ordre avaient dû faire usage de leurs LBD, car après l'expulsion, sans incidents, ils ont été pris à partie par les militants".
De leur côtés les amis du jeune homme blessé récusent toute idée d'agression de la police et dénoncent les "violences policières".
"Nous aimerions que le procureur nomme un juge d'instruction, car j'ai été atteint par le tir d'un policier en civil alors que je venais d'obéir à un autre" déclare Yann Zoldan. "J'étais réfugié derrière une poubelle, je suis sorti les mains en l'air, l'un des policiers a essayé de me frapper avec une matraque, j'ai reculé, l'autre m'a atteint avec le LBD", affirme-t-il.
La Ligue des droits de l'homme (LDH) a estimé samedi dans un communiqué que
"ce nouveau drame démontre une fois de plus que les forces de police font désormais très régulièrement un usage totalement illégal du flashball et n'hésitent pas à blesser grièvement".
La LDH appelle les responsables de la police nationale "à sanctionner sans faiblir" les agents qui ne se conforment pas aux règles d'emploi de cette arme, et demande aux autorités judiciaires de "se saisir de ce type de violences".