Un rassemblement était organisé ce dimanche 12 novembre place du Capitole à Toulouse. 7 000 personnes se sont rassemblées dès 16 heures pour protester contre l’antisémitisme.
La mobilisation n’a duré qu’une trentaine de minutes mais a réuni environ 7 000 personnes selon la préfecture et la mairie. Ce dimanche 12 novembre après-midi, artistes, élus et habitants de Toulouse et ses environs se sont rassemblés place du Capitole pour dire non à la montée de l’antisémitisme.
Hymne national et minute de silence
Après quelques prises de paroles, l’assemblée a réalisé une minute de silence et a entonné la Marseillaise. Au cœur de la foule des personnes de toutes confessions ou non croyantes venues plaider la tolérance. “Je ne suis pas de confession juive, mais je suis venue à ce rassemblement parce que je crois que c’est très important de lutter contre l’antisémitisme qui se développe”, déclare l’une d’entre elles.
Geneviève, membre de la Licra (la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) est venue réclamer le respect des valeurs démocratiques. “Je suis catholique et je pense qu’il faut réagir contre ces actes antisémites”, déclare-t-elle. “Je suis d’ailleurs un peu déçue de voir le peu de monde présent à Toulouse, j’espère qu’ils seront plus nombreux à Paris.”
Ce qui est terrible c’est qu’on hésite entre ne pas courber le dos, continuer de vivre normalement et malgré tout rester prudent pour ne pas s’attirer de violence. Mais on ne courbera pas le dos… Pas deux fois.
Xavier, de confession juive et présent au rassemblement
De nombreux élus sont également venus exprimer leur solidarité avec le peuple juif. “L’antisémitisme, c’est une attaque pas simplement contre les juifs mais contre toute la République”, insiste Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse. “C’est important de dire Non ! et de le dire tous ensemble, c’est-à-dire avec des sensibilités politiques extrêmement variées, extrêmement différentes. On s’affronte sur pas mal de sujet parfois mais il y a des fondamentaux sur lesquels nous devons être solidement ancrés comme les fondements de la démocratie, de la République, la lutte contre l’antisémitisme, contre tous les racismes, c’est quelque chose qui nous réunit.”
“Je suis heureux de savoir que beaucoup de gens partagent notre inquiétude et se mobilisent un dimanche après-midi pour exprimer leur solidarité”
Franck Touboul, président du Crif de Toulouse
Mais au-delà de la mobilisation, le président du Crif de Toulouse réclame des actes forts. “Il est temps que le président de la République annonce que la lutte contre l’antisémitisme soit une grande cause nationale pour l’année prochaine”, demande Franck Touboul. “S’il n’y a pas une prise de conscience à tous les niveaux de l’Etat, jusqu’à l’éducation nationale de la petite enfance aux universités on n’y arrivera pas. Ça ne suffira pas, il faut un travail de fond.”
En 2012, le rassemblement place du Capitole avait réuni environ 5 000 personnes et la marche silencieuse entre 8 500 et 10 000 personnes.
- Écrit avec Alexis Cecilia-Joseph et Nicolas Albrand