Des marches pour le climat se sont déroulées partout en France ce samedi 12 mars 2022. A Toulouse, une organisatrice alerte sur l'urgence d'une situation qui n'est "pas assez relayée dans les médias et inexistante dans la campagne présidentielle".
Malgré le mauvais temps, des manifestants se sont rassemblés à Toulouse pour une marche pour le climat ce samedi 12 mars 2022 depuis la place Jean-Jaurès jusqu'aux allées Jules Guesde. Parmi eux, Régine Lange, 59 ans, bénévole au sein de France Nature Environnement. Pour elle, ce genre d'action est une nécessité évidente "à un mois de la présidentielle et alors que la question climatique n'est pas relayée dans les médias et est absente de la campagne présidentielle." Et de reprendre : "un rapport du Giec alarmant est sorti et personne n'en parle !"
Elle explique qu'il a été décidé que la marche soit nommée "Look up" en référence au film "Don't look up" d'Adam McKay avec Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence. Le film retrace l'histoire de deux astronomes qui tentent, en vain, d'alerter les médias, les dirigeants politique et le monde sur une météorite qui s'apprête à détruire la Terre.
"Il faut des actions importantes, simples et significatives"
Pour Régine, le climat doit revenir au cœur de la campagne présidentielle, "afin d'obtenir des actions importantes, simples et significatives".
Il ne s'agit pas de sous estimer la guerre en Ukraine mais d'expliquer que les crises sont interdépendantes. Les problèmes de précarité énergétique des personnes à faibles revenus par exemple s'expliquent en partie par une dépendance trop importante aux énergies fossiles et à leur cours.
Régine Lange, France Nature Environnement
Elle précise que le changement climatique "va continuer la crise parce que nous sommes trop dépendants des pays producteurs d'énergies fossiles".
"Il y a urgence dans les cinq prochaines années, pour le prochain mandat"
Régine rappelle l'urgence de la situation. Pour elle, le prochain mandat c'est le moment ou jamais d'agir parce que les choses évoluent rapidement. "Il est déjà acté que la hausse des températures va dépasser les un degré et demi d'ici 2030. Cela va engendrer des phénomènes de sécheresse, d'augmentation de l'intensité des pluies et des pics de chaleur. Chaque demi degré que l'on peut gagner est important!" développe-t-elle.
La Toulousaine s'inquiète de conséquences désastreuses et incontrôlables. Pour elle, c'est aux dirigeants locaux et nationaux d'agir.
"On s'adresse d'abord aux politiques, sans qui les efforts individuels sont difficiles à fournir"
Le message à faire passer s'adresse d'abord aux personnalités politiques. "Une partie du chemin peut être fait de manière individuelle mais encore faut-il donner les moyens aux citoyens d'agir en développant les transports en commun du quotidien par exemple afin de ne plus utiliser sa voiture ou encore fabriquer des logements mieux isolés pour réduire la consommation de chauffage" détaille Régine.
Toulouse mauvais élève
A Toulouse, il y a encore de la marge de progression concernant l'écologie, d'après cette militante. "Au niveau local, il faut accélérer la transition écologique dont l'objectif est d'atteindre -40% d'émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 alors qu'à Toulouse on en est qu'à -9% actuellement!" argumente Régine. Pour elle, il faut réduire la place de la voiture en ville et construire des nouveaux logements moins gourmands en énergies.
Dans la Ville rose, Régine se réjouit de la réussite de cette marche pour le climat "qui a rassemblé toutes les générations".