Une mère témoigne : "le suicide des adolescents reste tabou parce que c'est dramatique, c'est brutal, c'est violent."

Une maman a choisi de témoigner en cette journée mondiale de prévention du suicide. Elle a perdu son fils de 16 ans il y a quelques mois et estime qu'il faut libérer la parole sur un sujet qui reste tabou en France : le suicide des adolescents. 

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Son fils Corentin avait 16 ans. Le 6 mai dernier, il a mis fin à ses jours, près d'un terrain de rugby, à côté de son ancien collège. Quelques mois après ce drame, Emmanuelle Dournes a choisi de témoigner car si elle éprouve "un sentiment d'injustice", elle estime aussi que la parole doit se libérer autour du suicide des adolescents, "un tabou en France". 

Nous l'avons rencontrée chez elle à Pechbonnieu en Haute-Garonne.

J'ai envie de témoigner parce que depuis le suicide de mon fils, j'ai envie que d'autres parents sachent. Il faut faire tomber ce tabou parce que moi, avant ce drame, je n'en avais jamais entendu parler. Emmanuelle Dournes

Elle nous explique pourquoi elle a choisi de témoigner :

Des signes difficiles à déceler

Corentin n'allait pas bien. Il s'isolait, communiquait moins avec ses parents et sa soeur. Pour autant, sa famille n'a pas décelé son mal-être profond. "Le gros souci à l'adolescence, c'est que le mal-être est masqué par l'adolescence elle-même" dit Emmanuelle Dournes "nous, quand on a vu que notre fils n'allait pas bien, on nous a dit "t'inquiète pas, ça va passer, c'est la crise d'adolescence" et en fait, il peut se cacher derrière ça un mal beaucoup plus profond alors que ce sont des signes que beaucoup d'ados présentent : un petit peu d'isolement, les écrans, moins de communication avec les parents". 
 

Le système des vagues

Il y a des périodes de profond chagrin, de désespoir où on se dit qu'on ne va pas arriver à surmonter ce drame et notre chagrin et puis il y a des fois où la vie reprend son cours. Ce n'est pas facile. Nous, on a l'impression que tout s'est arrêté et en fait, la vie continue".

La culpabilité inévitable, le chagrin qui vous submerge et la vie qui continue,  malgré tout, c'est ce qu'on appelle "le système des vagues". Emmanuelle nous explique ce phénomène, vécu par beaucoup de parents comme elle. 

S'investir pour éviter d'autres drames

Après la mort de leur fils, Emmanuelle et sa famille ont trouvé "un grand soutien" auprès de l'association Phare Enfants-Parents, une association d'écoute et de prévention basée à Paris. "Malheureusement, c'est à Paris et il y a énormément de choses à faire en terme de prévention en amont, en région et dans les grandes villes". Alors, s'il est "encore trop tôt" pour elle, Emmanuelle a choisi d'"être active" pour surmonter "le sentiment d'injustice" qui l'habite depuis la mort de son fils et aider d'autres parents. Elle envisage de créer dans les mois qui viennent une antenne de l'association Phare à Toulouse et d'animer des groupes de parole "pour éviter d'autres drames". 
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