Les syndicats de Météo France ont déposé un nouveau préavis de grève, jusqu'au 5 mars 2024. Ils dénoncent l'automatisation des prévisions, instaurée depuis le mois de novembre 2023. Elle engendre, selon eux, de mauvaises informations pour les utilisateurs, et surtout, une baisse d'effectifs.
L'orage gronde à Météo France. Des prévisions de moins en moins fiables, des suppressions de postes, pour plus d'automatisation : en colère, les syndicats ont déposé un nouveau préavis de grève, jusqu'au 5 mars 2024.
Ils dénoncent leurs conditions de travail, en s'érigeant notamment contre le système des 3P : programme, prévision, production, qui correspond à l'automatisation des prévisions, grâce à l'intelligence artificielle. Une organisation mise en place depuis le mois de novembre qui, selon les syndicats, engendre des désagréments pour le grand public : sur l'application météo France, des prévisions parfois "aberrantes" et des bugs sont apparus.
Actualité @meteofrance : suite à la récente mise en oeuvre de prévisions totalement automatisées (sauf vigilance), le malaise est profond chez tous les prévisionnistes qui s'inquiètent de la qualité et de la cohérence des infos produites. Grève de longue durée annoncée ⬇️ pic.twitter.com/Q6opB4BIEn
— FO Météo (@MeteoFo) November 28, 2023
"Abandon de l'expertise humaine"
Les syndicats dénoncent également un manque d'effectifs. Avec l’automatisation des prévisions, ce n'est désormais qu'une seule personne qui est charge de la surveillance, contre sept auparavant. En constatant que les effectifs généraux de Météo France ont baissé d'un tiers en 15 ans, les syndicats traduisent cette situation comme un "abandon de l'expertise humaine".
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Steven Testelin membre du syndicat national de la météorologie à la CGT, alerte sur ce nouveau fonctionnement. "Les outils ne sont pas terminés, les formations n'ont pas toujours été faites, se désole-t-il. La méthodologie de travail n'est pas en place et les expérimentations qui auraient pu nous permettre de nous roder n'ont pas eu lieu. Tous ces éléments créent de fortes tensions et contribuent à un fort mal-être chez les agents de Météo France."
Des réponses insuffisantes pour les syndicats
La direction de Météo France assure néanmoins que tout est sous contrôle, et qu'une surveillance de la production est en place 24h/24. Elle garantit aucune "dégradation de la qualité des services", mais promet tout de même des évolutions pour ce premier semestre de 2024.
Pour les syndicats cela reste insuffisant. Ils réclament un renforcement du personnel, ainsi que la suspension du système des 3P, car selon eux "Météo France va au-delà de ce qu'elle peut faire".