Le ministre chargé des collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a apporté son soutien ce vendredi 30 août au maire de Saubens, près de Toulouse, agressé fin juillet. Il a aussi condamné la recrudescence des agressions dont sont victimes les élus et promis des mesures.
Il a condamné ce vendredi matin, la recrudescence des agressions verbales et physiques envers les élus... Sébastien Lecornu, le ministre chargé des collectivités locales, a fait le déplacement à Saubens pour marquer son soutien au maire victime d'une agression fin juillet.
"Il ne faut rien laisser passer", tel est le message qu'il a tenu à marteler. "On ne peut pas accepter" les 361 agressions verbales ou physiques dont ont été victimes les élus de la République en 2018, en augmentation de 4 % par rapport à 2017.
Décédé dans l'exercice de ses fonctions
L'an dernier, 145 maires ou adjoints ont été victimes d'agression physique, dont le maire de Saubens en juillet dernier. les faits se sont déroulés alors qu'il tentait d'empêcher des gens du voyage de s'installer sur un terrain communal situé en zone inondable.
Le point d'orgue de ces violences a été le décès début août à Signes, dans le Var, du maire dans l'exercice de ses fonctions. Il a été renversé par un fourgon qui venait de déposer illégalement des gravats.
Briser la loi du silence
Le ministre a fait appel aux maires eux-mêmes qui doivent "briser ce qui commence à s'apparenter à une loi du silence". "Il faut lutter contre la banalisation des violences, estime l'édile qui propose des mesures.
Il présentera cet automne au parlement le projet de loi Engagement et proximité, destiné "à valoriser la commune et la remettre au coeur de la démocratie" slon le ministère.
Le retour du garde champêtre ?
Parmi les mesures prévues, le ministre met en avant "la garantie d'une réponse pénale" face aux agressions et la prise en charge par l'État "des frais d'avocat" engagés par une commune, "via le système des assurances". Sachant au passage que l'élu bénéficie déjà de la protection fonctionnelle.
Sébastien Lecornu a aussi mis en avant la prise en charge par l'État de l'accompagnement psychologique d'un élu victime d'agression.
Autres annonces pêle-mêle :
- le retour de garde-champêtre au frais des communautés de communes
- la possibilité pour les maires de dresser des amendes administratives
- le renforcement des effectifs de police municipale au frais des communes
Un contexte pré-électoral
L'ambition du gouvernement est de faire adopter le projet de loi avant la fin de l'année, donc avant les prochaines municipales... Nombreux sont les maires à ne pas souhaiter se représenter en mars prochain.
Le 12 septembre, le ministre réunira à Paris une douzaine de maires victimes de violences pour échanger avec eux sur des mesures concrètes destinées à lutter contre le phénomène. Hors caméra, certains maires estiment qu'il est dommage que ce "soutien tapageur" n'ait pas été effectif avant.
En vidéo, le reportage de Laurent Dubois et Thierry Villéger