Mixité sociale au collège : quel bilan après 4 ans d'expérimentation en Haute-Garonne ?

En 2017, le Conseil départemental de la Haute-Garonne faisait le pari de la mixité sociale au collège. Quatre ans plus tard, le succès est au rendez-vous dans l'académie de Toulouse. Le bilan présenté le 6 octobre 2021 montre une amélioration des résultats scolaires.

Quitter les quartiers défavorisés du Mirail à Toulouse pour entrer au collège d'un autre secteur, favorisé celui-là, a pu créer des incompréhensions au sein de certaines familles. Notamment du fait des transports rallongés pour les élèves. "Je n'ai pas accepté cette mixité forcée, parce que je suis capable de choisir la scolarité de mon enfant", déclare ainsi une mère de famille de la Reynerie.

Mais du côté du Département, à l'initiative de ce programme de mixité sociale, le bilan présenté le 6 octobre 2021 est positif. "Un succès".

Les notes progressent sur les bulletins

Au total, depuis 2017, 1.140 élèves des secteurs de la Reynerie et Bellefontaine ont quitté leur quartier et établissement scolaire classé en zone d'éducation prioritaire renforcée. Depuis le collège Raymond Badiou a définitivement fermé ses portes. Et les collégiens ont rejoint l'un des onze établissements, plus favorisés, de l’agglomération de Toulouse. La première cohorte d'élèves , ayant expérimenté cette mixité sociale, a passé le brevet en juin 2021. Et la progression est flagrante. 

"Partout où je suis passé, je n'ai jamais vu un programme aussi ambitieux", indiquait lors de la présentation du bilan de l'opération, Mathieu Sieye. Le directeur académique des services de l'Éducation nationale distribue les bonnes notes.

Pour le diplôme national du brevet, le taux de réussite augmente de 13 points. Sur les épreuves écrites, 33 % ont une moyenne supérieure à 12/20. Dans le passé, on était à 5%, sur le collège Raymond Badiou.

Mathieu Sieye, DASEN de la Haute-Garonne

Les résultats sont positifs. "C'est une nécessité pour nous de ne pas s'arrêter là, et de poursuivre le travail engagé", fait savoir le directeur académique des services de l'Éducation nationale, appuyant la démarche du Conseil départemental de Haute-Garonne.

"Aucun perdant à vouloir faire de la mixité sociale"

"L'enjeu majeur, c'est montrer l'égalité des chances et l'inclusion républicaine dans les quartiers ghettoïsés de Toulouse", nous a déclaré Georges Méric. Certes, le président socialiste du Conseil départemental de Haute-Garonne reconnaît "des temps de transport parfois laborieux", mais il insiste sur la mise en place des navettes gratuites pour emmener les élèves jusqu'au collège. L'élu est "très satisfait" du travail qui a été fait depuis 4 ans. 

La mixité sociale a permis à des élèves d'avoir d'avantage de chances de réussir leurs études. Et ça c'est fondamental. Quand il y a 96% de ces élèves qui vont ensuite au lycée après. C'est aussi un succès. 

Georges Méric, président (PS) du Conseil départemental de la Haute-Garonne

Vincent Gibert, vice-président en charge de l'Éducation, enchaine.  "La ségrégation a des effets délétères. La mixité sociale améliore le niveau des élèves les plus fragiles, sans tirer les autres vers le bas. Donc, il n'y a aucun perdant à vouloir faire de la mixité sociale dans l'ensemble des établissements."

Le Conseil départemental de la Haute-Garonne va poursuivre sur sa lancée. Prévoit de construire deux nouveaux collèges "dans des secteurs socialement mixtes",  à Saint-Simon et Guilhermy. "Les temps de transport seront beaucoup plus courts parce qu'ils vont être à 3 km de chez eux", précise Georges Méric. Ouverture prévue à la rentrée 2022.  La collectivité annonce sa volonté de poursuivre la concertation citoyenne autour de ce programme. À partir de la semaine du 11 octobre 2021, cinq réunions publiques vont être programmées dans les secteurs concernés (Reynerie - Bellefontaine / Saint-Simon - Lardenne / Cugnaux - Tournefeuille / collège Vauquelin).

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