Mobilisation à Toulouse pour le droit à l'avortement : "un combat qui doit continuer à exister, car on l'a pensé acquis trop longtemps"

À l'appel de plusieurs organisations féministes, politiques et syndicales, une centaine de personnes ont manifesté dimanche 26 juin dans l'après-midi à Toulouse (Haute-Garonne) en soutien aux Américaines, quelques heures après la suppression de l’arrêt Roe v. Wade et pour le droit à l'avortement en France.

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Dès l'annonce de l'annulation de l’arrêt Roe vs Wade, qui reconnaissait depuis 1973 le droit à l’avortement au niveau fédéral aux Etats-Unis, par La Cour suprême, elles ont décidé de se mobiliser le plus rapidement possible. Tout d'abord en soutien aux femmes américaines mais aussi comme une prise de conscience de la fragilité de ce droit en France.

Dimanche 26 juin, elles sont donc près d'une centaine réunies sur les allées Jean Jaurès, pancartes à la main : "Une femme meurt toutes les 3 minutes d'un avortement clandestin" rapporte l'une. "Plus jamais !" s'exclame l'autre accompagné du dessin d'un cintre, symbole des avortements illégaux, qui tuent 47 000 femmes par an.

En France, un droit fragile ?

"Il semblait important, en tant que féministes, d’apporter notre soutien et montrer une solidarité internationale, explique l'organisatrice de ce rassemblement. Aujourd’hui, en France, on doit se poser la question. On peut se dire qu’il y a besoin d’une vigilance chez nous. Nous avons des droits qui sont relativement corrects même si l’accès est un peu compliqué en raison d’un manque de moyens."

"En France, c’est en combat qui doit continuer à exister et que l’on a pensé acquis trop longtemps, exprime une manifestante. Bannir l’avortement légal, c’est créer des morts derrière."

Une crainte d'autant plus vive que 89 membres du Rassemblement national viennent d'être élus à l'Assemblée nationale. "Leur présence met en péril ce droit. Marine Le Pen stigmatise elle-même les femmes qui avortent en parlant d’IVG de confort" assure une militante féministe.

"L'IVG de confort" de Marine Le Pen

Des propos tenus en 2012 et sur lesquels la candidate du Rassemblement national à l'élection présidentielle est revenue en partie ces dernières semaines. 

Face à la proposition de la majorité présidentielle d'inscrire le droit à l'IVG dans la constitution, Marine Le Pen n’exclut donc pas de voter ce texte :  "Pourquoi pas", répond la cheffe de file du groupe RN au Monde, samedi 25 juin. Avant d’ajouter : "Mais cette agitation ne me paraît pas justifiée. Nous ne sommes pas les Etats-Unis et aucun parti n’envisage de changer notre législation."

Parmi les manifestantes toulousaines, se trouvent également quelques hommes : "Je considère que l’IVG c’est un droit fondamental, répond l'un d'entre eux. On n’a pas à légiférer sur le corps des femmes. Cela permet de rappeler que c’est un droit qui est fragile et qu’il est important de le défendre. Cela permet de montrer que c’est un problème de société et qu’en tant qu’homme, on se doit de les soutenir."

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