Cela fait deux jours que les responsables politiques commentent leur vision des événements qui touchent la France. Les mots et les avis divergent mais l'appel au calme fait (presque) consensus. Tour d'horizon en Occitanie.
Depuis la mort de Nahel à Nanterre et le déclenchement des violences qui ont suivi, les personnalités politiques ont été invitées à réagir, ou l'ont fait d'elles-mêmes. Alors que plusieurs partis s'accusent mutuellement de récupération politique, des élus locaux se sont exprimés au micro de France 3 Occitanie.
Des condamnations presque unanimes
Après que la ville qu'il dirige a connu deux nuits particulièrement violentes, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse s'est dit "extrêmement attristé en pensant aux habitants des quartiers concernés". L'homme issu des Républicains mais désormais proche de la Macronie poursuit : "Ce sont eux les victimes de tout cela. Ce sont eux qui voient leur voiture brûlée, leurs services publics, leurs équipements publics, leurs espaces publics dégradés. Cela se retourne contre eux".
Tout comme Carole Delga notamment, la Présidente de la région Occitanie, il condamne ces violences et appelle au calme. Dans un communiqué, la socialiste "condamne ces exactions qui n'apportent aucune solution pour demain, tout comme l'exploitation éhontée de groupes politiques qui attisent les braises à des fins bassement électoralistes. Ces propos incendiaires, qui visent une partie de notre population, sa religion ou sa couleur de peau, tout comme ceux qui évoquent un "permis de tuer" dans la France de 2023, les disqualifient de fait".
Deux bords politiques visés
Dans son viseur, l'extrême droite notamment, dont une partie de ses représentants s'est refusée à condamner la mort du jeune homme de 17 ans. Le député (RN) du Tarn, Frdéric Cabrolier s'est peu exprimé, se contentant de retweeter des messages de membres de sa famille politique, mais a tout de même tenu à assurer son "soutien total aux forces de l'ordre".
De l'autre côté de l'échiquier politique, ce sont au contraire les violences commises en marge des manifestations, que des insoumis refusent de condamner.
Clouet condamne les violences... policières
Quand on lui pose la question, le député insoumis de Haute-Garonne, Hadrien Clouet choisit. "Je condamne le fait qu'on ait mis à mort un gamin de 17 ans. Donc je condamne les violences bien sûr. Et si jamais on veut un retour au calme, ça s'organise politiquement. Il faut donner un signal d'apaisement. Le meilleur des signaux d'apaisement, c'est que Darmanin s'en aille".
"Il y a une condition pour le retour au calme, c'est la justice" juge-t-il, tout comme le président (PS) du conseil départemental de Haute-Garonne. Favorable à la NUPES et donc allié au mouvement crée par Jean-Luc Mélenchon, il fait tout de même le choix d'appeler au calme : "Je comprends les révoltes, je comprends la colère des gens. Mais on ne peut pas accepter de telles violences. On ne peut pas accepter la dégradation des commerces, des services publics. Les premières victimes ce sont les habitants de ces quartiers. J'en appelle à l'apaisement" réagit-il.
Ce vendredi 30 juin au soir, de nombreuses villes ont fait le choix d'interdire les manifestations non déclarées. Les forces de l'ordre se préparent néanmoins à une nouvelle nuit de violence.