Des voitures un million de fois plus petites qu’une fourmi qui s’élancent pour une compétition au carrefour de la physique, de la chimie et des sports mécaniques, c’est la NanoCar race. Elle dure 24 heures et vient de se terminer, ce vendredi 25 mars à 11h à Toulouse.
La course est invisible à l’œil nu, mais n’en est pas moins passionnante pour les 8 équipes internationales qui y participent. Leurs bolides sont constitués de 150 atomes associés les uns aux autres, équipés de mini-roues et d’un mini-châssis. Propulsés par l’énergie d’impulsions électriques, ils se sont élancés sur une piste 30 000 fois plus fine que l’épaisseur d’un cheveu.
Cette NanoCar race s’est déroulé durant 24 heures, les 24 et 25 mars au centre d’élaboration de matériaux et d’études structurales (CEMES) de Toulouse, un laboratoire du CNRS. Les chercheurs y étaient rassemblés pour contrôler leurs mini véhicules à distance.
Après 24 heures de compétition, la course a été remportée par l’équipe Nanohispa (Espagne/Suède), ex aequo avec l'éqiupe Nims-Mana (Japon). L’équipe toulousaine termine 6e du classement.
On est arrivés 6e sur 8, mais on est quand même très content ! On a fait 4 fois mieux qu’à nos entrainements, mais certaines molécules fonctionnent mieux que d’autres, c’est comme ça. Notre pilote, qui a du rester concentré durant 24 heures, a vraiment assuré.
Gwénaël Rapenne, directeur de l'équipe Toulouse / Nara
Des voitures un million de fois plus petites qu’une fourmi
Cette course de "molécules-voitures" est à l’échelle des molécules et des atomes : l’échelle nano. Un nanomètre correspond à un milliardième de mètre, soit 500 000 fois plus fin que l'épaisseur d'un trait de stylo à bille.
La course est donc invisible à l’œil nu et nécessite un microscope très puissant pour observer les NanoCars : un microscope à "effet tunnel".
Une "nano course", à quoi ça sert ?
Au-delà de la compétition, l’idée de la course est de faire progresser la recherche dans l'utilisation des molécules-machines.
Développer des machines 100 000 fois plus petites qui réalisent les mêmes actions que nos machines actuelles, c'est un bond technologique majeur. En résumé, les machines moléculaires sont à la chimie ce que le cinéma est à la photo.
Gwénaël Rapenne, directeur de l'équipe Toulouse / Nara
« A terme, il sera ainsi possible de s'en servir pour améliorer l'efficacité des moteurs et des ordinateurs et faire d'impressionnantes économies d'énergie. Ainsi, il est probable que dans les prochaines années, ces machines soient utilisées dans la construction de circuits électroniques ou la déconstruction de déchets industriels, atome par atome », détaille un communiqué de l’Université Toulouse III, associée à la course.
Qui représente Toulouse ?
C’est une équipe toulouso-japonaise qui représente la Ville rose parmi les huit équipes internationales. Elle est composée de 4 Japonais et 4 Français, dont 3 enseignants-chercheurs de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier. L’équipe dispose d’une nanovoiture dipolaire qui a été synthétisée dans l’université japonaise NAIST.
Le design des molécules a été longuement réfléchi. « Pour espérer gagner la course, il faut non seulement être rapide mais également être en mesure de garder le contrôle. La conception est alors un compromis entre deux exigences contradictoires », explique Gwénaël Rapenne, directeur de l'équipe Toulouse / Nara.
La première édition de la NanoCar race, qui a eu lieu en 2017, avait été remportée ex aequo par l'équipe suisse et l'équipe americano-autrichienne.